Feyzin, 1854

Publié le par Oxymore

Premier nouvel article depuis la reprise du blog...

Il s'agit d'un document que m'a envoyé Dominique Bailly, l'actuel principal historien feyzinois (selon moi). Je le retranscris ci-après, avec quelques cartes postales anciennes. Dominique a mis quelques annotations pour préciser, entre parenthèses.

Voyage de Lyon à Avignon par le chemin de fer et le Rhône par Théodore Ogier édité en 1854 par Bajat fils (Lyon)

Droits : domaine public

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-L27-120

Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31032614z

 

DE SAINFONS (Rhône), Première station, 4 kilomètres 713 mètres jusqu’à Feyzin.

La gare, avec les quatre voies

La gare, avec les quatre voies

Vis-à-vis d’Yrigny et sur la rive gauche du Rhône, se trouve la deuxième station du chemin de fer :

  FEYZIN (Isère).

     Deuxième station. 5 kilomètres 136 mètres 35 centimètres Jusqu’à Sérézin, l242 habitants.

     L'église de Feyzin de construction moderne, est placée au somment d'un mamelon, n'ayant autour d'elle que la mairie et l'école communale, car les habitations sont disséminées sur le territoire, et forment plusieurs hameaux, deux desquels sont traversés par la route impériale de Paris à Antibes (ex-RN7); les autres qui se trouvent à l'ouest, bordent le chemin de fer.

L'ancienne "route impériale"

L'ancienne "route impériale"

Dans l'un de ces hameaux, on remarque, à mi coteau, une habitation bourgeoise, qui était ci-devant château, et dont les travaux de la voie ferrée ont détruit les dépendances, ainsi que les ruines de l'ancienne église.

(Vestiges du château des chaponay de Feyzin et de l’église qui se trouvait au pied de la colline de la Garenne)

Vestiges du Château des Comtes de Chaponnay (photo Robert Sublet in Feyzin au passé simple)

La colline de Beauregard (au premier plan, l'ancien cimetière) ; l'ancienne église se trouvait à gauche au pied de la colline.

La colline de Beauregard (au premier plan, l'ancien cimetière) ; l'ancienne église se trouvait à gauche au pied de la colline.

Non loin de là, on aperçoit un corps de bâtiment d'une assez vaste étendue, dans lequel il existe depuis longtemps un collège qui s'est acquis une certaine célébrité. (Vieux-collège ou Hurlevent)

En haut à droite, le Collège de Hurlevent

En haut à droite, le Collège de Hurlevent

Enfin près du Rhône, on voit une tourelle attenante à une habitation connue dans le pays sous le nom de château, et qui a appartenu à M. le comte de Chaponay. (Château de l’IIe)

Le Château de l'Ile, cour intérieure (photo de Robert Sublet)

Le Château de l'Ile, cour intérieure (photo de Robert Sublet)

On pense que c'est dans ce château que Joséphine de Beauharnais et sa fille, la reine Hortense, reçurent l'hospitalité, lorsqu'elles rentrèrent en France à leur retour des colonies, d'où les avait ramenées M. de Chaponay.

(En réalité elles ont été ramenées au château de Feyzin par l’un des fils de Madame de Brizon, née de Chaponay)

 

L'industrie qui était déjà représentée dans cette  commune par trois filatures de cocons, ayant chacune dix bassins (sériculture), et par des poteries et tuileries, s'est, depuis peu enrichie d'un nouvel établissement qui est désigné sous le nom de Société des Tuileries étrusques de France; il a, pour objet, la fabrication en terre cuite des tuiles dites étrusques, mosaïques, marbres, dalles incrustées de dessins, figures ou blasons à plusieurs couleurs, briques pleines ou creuses, et tuyaux de drainage de toute espèce.

Les poteries

Les poteries

     Dans cette usine se fabriquent, entre autres plusieurs espèces de tuiles, dont M. Gaillard est l'inventeur; la tuile à damier, la tuile abeille, la tuile mixte, etc., etc.

     Ces tuiles sont toutes de forme plate à rebords et à crochets elles se placent facilement sur toutes les toitures, quelle que soit leur pente; enfin elles s'emboitent si hermétiquement, qu'elles résistent aux plus violents orages. Néanmoins, malgré l'avantage que présentent ces nouvelles tuiles, sous le rapport de la beauté et de la solidité des toitures elles coûtent encore moins cher que les tuiles les plus communes.

     Dans la visite que nous avons faite de cet établissement, nous avons été agréablement surpris de son intelligente distribution. Une puissante machine à vapeur sert de moteur à toutes les opérations qui s'y font, depuis la prise des terres qui s'opère non loin de là et s'introduit par un petit chemin de fer au lieu dans lequel elle doit subir la manipulation, jusqu'au placement dans les casiers des divers objets fabriqués.

Fourneaux, manipulation, mécanique, etc., etc., portent, dans leur ensemble, le cachet de leur spirituelle application, et ne peuvent moins faire que de produire les perfectionnements que l'inventeur, M. Gaillard, se propose d'atteindre.

     L'exploitation de cette nouvelle tuilerie est connue  sous la raison sociale de : Gaillard, de Romanet-Lestrange et Cie. Bureaux de la société, rue Bourbon, 22, à Lyon.

 

Four à tuiles aux Razes (photo Robert Sublet, in Feyzin au passé simple n° 1)

     On remarque encore à Feyzin, non loin de la grande route, au nord du village, des ruines romaines consistant en canaux, voûtes, conduits de fer, et ce qu'il y a de plus extraordinaire, c'est qu'on rencontre dans la maçonnerie de ces ruines, de grandes dalles en terre cuite, portant toutes le nom de Clarion (CLARIANVMADA), que nous pensons être celui du fabricant ; de plus de magnifiques tuiles romaines, d'un poids considérable; nous en avons même vu qui pesaient 9 kilogrammes; et des restes de mosaïque en assez bon état.(Villa Romaine découverte en 1851 à la Sanglardière)

 

     Feyzin dépend de l'arrondissement de Vienne et du canton de Saint-Symphorien-d'Ozon.

 

L'église, sur le coteau

L'église, sur le coteau

Concernant le Château de l'Ile, nous y reviendrons bientôt. En effet, il me faut reprendre l'article qui lui était consacré dans ce blog, avec de nouvelles précisions. Ci-dessous en avant-première, la photo un peu floutée du château... 

Feyzin, 1854

 Encore merci à Dominique !   

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