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Le Château de la Bégude

Publié le par Oxymore

Voici in extenso l'article du numéro 3 du POTIN, Journal du Club des Jeunes de Feyzin, paru en 1980 :

 

« Nous aurions voulu dans cet article retracer l’historique du Château de la Bégude. Malheureusement, les recherches concernant le passé de ce château se sont avérées beaucoup plus difficiles que nous le pensions. En effet, aucune archive n’existe à Feyzin, ou au siège de la Congrégation de Notre-Dame des Apôtres. Nous allons vous donner ci-après les seuls renseignements que nous avons pu trouver sur ce château. Ce travail intéressant de recherche que nous avons commencé, nous allons le continuer, car il nous semble intéressant de connaître l’origine et la vie de ce château (…)

Nous avons été rendre visite aux Sœurs qui occupent actuellement ce château à Feyzin. Elles nous ont envoyé à leur maison à Sainte-Foy les Lyons. Nous avons pu obtenir le document qui va suivre, qui retrace la vie du château au moment où les Sœurs de Notre-Dame des Apôtres l’ont occupé. C’est une lettre d’une Sœur qui répond à son secrétariat provincial à la demande de faire un historique de la maison dans laquelle elle vit.

                « Je ne puis donner aucune date précise pour la maison de Feyzin (je crois 1943). Ce que je sais de certain, c’est que le château de la Bégude a été échangé contre une maison de rapport que la Congrégation avait à Lyon, je pense rue de la Guillotière, mais non pas celle qui avait été le bureau de la Congrégation. Pourquoi ? Parce que durant la guerre 1940, les alertes continuelles rendait la vie du noviciat difficile. Les novices avaient été envoyés à Pommiers et à Tullins. Puis une bombe avait percé la toiture du dortoir à la maison-mère. Il fut donc décidé d’envoyer le grand noviciat à Feyzin et le noviciat auxiliaire à Pommiers (du moins je crois). La nourriture étant rare, les terres de Feyzin furent cultivées, ensemencées. L’étable se peupla de vaches, deux ou trois. La basse-cour de poules, de dindons et de canards. Quelques personnes parlent encore de Sœur Isaie, la première Sœur infirmière qui faisait la tournée à pieds. Dès le début, les Sœurs ont fait les piqûres qui leur étaient demandées, ont veillé les malades, enseveli les morts après les avoir aidés à bien mourir, fait le catéchisme aux enfants. La maison-mère donnait une somme mensuelle pour que les Sœurs puissent vivre, ensuite, jusqu’à Mère Théophane, la maison-mère payait certaines factures (pour la ferme entre autres , les factures de grains pour les volailles). Le noviciat étant bien peuplé, les novices ne pouvaient vivre correctement, aussi les baraques militaires, acquises à bon compte, leur permit de s’élargir. Un baraquement servait de dortoir et l’autre de salle de conférence et de couture. Plus tard, lorsque les novices eurent réintégré leur maison-mère, les chalets servirent aux enfants de Feyzin, le jeudi, et aux groupes de retraitants venant des paroisses lyonnaises ou du secteur. Ils n’ont jamais pu être aménagés pour servir toute l’année. A plusieurs reprises, la maison a servi d’asile à des gens éprouvés soit par les inondations du Rhône avant l’aménagement, soit par l’explosion de la raffinerie, soit pour des trimardeurs ou gitans, soit pour des Portugais. »

(Cette lettre a été écrite par Sœur Fromence en septembre 1969)

Nous avons essayé de remonter plus loin dans le temps pour connaître les antécédents de ce château. Nous avons appris que Monsieur Tronel avait échangé ce château avec l’Association de Notre-Dame des Apôtres en août 1932. En effet, c’est la famille Tronel (que beaucoup de Feyzinois ont dû connaître) qui occupait ce château depuis le 30 mars 1912. C’est à cette date que M. Tronel a acquis ce château par adjudication judiciaire lors d’une vente à la criée à Lyon.

Avant cette date, nous n’avons pas encore trouvé de renseignements. Le fait que ce château ait été vendu à la criée rend difficile la suite des recherches. En effet, il faut se heurter aux administrations et les démarches sont très longues. Nous avons aussi rencontré Monsieur saunier pour savoir s’il avait des renseignements. Il n’a pas fait beaucoup de recherches sur cette maison, mais a pu nous dire qu’elle remontait à 200 ans environ (…) La Municipalité a acquis maintenant la totalité de la propriété ainsi que le château (…) »

 

Photo Combier

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