Langage

Publié le par Oxymore

Langage

Je suis tombé par hasard sur ce livre ("Comment parler le belge", Philippe Genion, Points, 2015). Un ouvrage instructif et divertissant, l'auteur a ajouté beaucoup de pointes d'humour.

Mais que vient faire la langue belge dans ce blog?

A la lecture de ce livre, j'ai été surpris de rencontrer des mots et des expressions que je connaissais. Non que je connaisse la Belgique et le belge, mais j'ai découvert bon nombre d'éléments qu'on retrouve dans le parler lyonnais. Ce sont, je le rappelle, ma mère et ma grand-mère qui parlaient le lyonnais dans ma famille. Et curieusement, dans ce livre, j'ai trouvé un certain nombre de similitudes. Est-ce à dire que les dialectes dérivés du français ont tellement de points communs? C'est assez curieux à mon sens. Je n'ai pas encore approfondi la question. Mais toujours très captivé par le langage, j'ai voulu, à partir de ce livre, lister ici et faire partager les termes que l'on retrouve dans le parler lyonnais.

S'abaisser :     Comme en français, on s'abaisse à faire quelque chose d'indigne de son rang. Mais signifie aussi "se pencher"

Avoir beau (quelque chose) :     Exemples : "J'ai beau lui dire de mettre sa cagoule, il ne veut pas." Ou encore : "J'ai beau goûter de la cervelle, je n'aime toujours pas"

Bette(s) :     Toujours au pluriel. Légume dont on fait la djotte, connu en France sous les noms de blette et poirée (amusant, vu qu'une poire trop mûre sera dite blette). Plante herbacée dont on consomme les feuilles un peu comme les épinards, bien qu'elle soit en fait une cousine de la betterave.

Bien gentil :    Version courte signifiant "(Vous êtes) bien aimable". On peut dire "Il est bien gentil", comme en français, mais se dit aussi seul, accolé à un merci, "Merci, bien gentil", ou juste "Bien gentil"

Bisteck :     Raccourci usuel de l'anglais beefsteack, peu utilsé de nos jours, mais commun jusque dans les années septante. Son utilisation était due au fait que la plus grande partie de la population belge n'avait pas appris l'anglais à l'école, et ne connaissait donc pas, en l'occurrence, l'orteaugraeffe exacte de beef, ni de steack. Cette contraction a également eu lieu dans d'autres langues, le mot bisteco ou bisteca étant fort répandu dans les péninsules Ibérique et Ritalienne.

Cervelas :    Agglomérat de viandes incertaines compressées façon zeppelin ou tube.

Contre :    "Laisse la porte contre" : "Ferme la porte, mais pas complètement" (on la ferme, mais sans plier la poignée (...), afin que la porte repose contre le chambranle, mais sans être entièrement close).

Déjeuner : Repas du matin, au lever. Littéralement "cesser de jeûner" (comme en anglais : break the fast). Rompre le jeûne imposé par la nuit et le sommeil. Premier repas après le sommeil. Le repas de midi est le dîner, et le repas du soir le souper (...).

Disez :     "Vous disez ?" : "Vous dites ?" Faute qu'on fait exprès pour faire pédant : au lieu de dire "pardon", ou "kestadi" ou "hein", on pince les lèvres et on dit "vous disez ?".

Encore heureux :    Ouf.

En définitive :    A la fin, finalement, pour finir.

Faire la file :    Faire la queue

Fréquenter :    Sortir avec quelqu'un, courtiser.

Goutte :     Petit verre d'alcool. "Boire une goutte" signifie prendre un verre, en parlant d'un alcool ou d'une liqueur.

Malin :     Idiot, imbécile, crétin. "Mais non ça ne se mange pas, malin !!"

Mitraille :     Petite monnaie, petites pièces.

Ni une ni deux (faire) :     Sans hésitation. "J'ai fait ni une ni deux" : "Je n'ai pas réfléchi à deux fois".

Papier collant :     Adhésif [Je me souviens maintenant qu'on ne disait pas, enfants, du "scotch" mais bien du "papier collant" !]

Pétant (ou Pêtant) :     Mot dont l'accent aigu en français devient circonflexe en belge. Adjectif météorologique : il fait pêtant de chaud" : il fait atrocement chaud. Aussi temporel : "Je serai chez toi à 10 heures pêtantes" : 10 heures précises. [C'est plutôt la seconde acception pour le parler lyonnais]

Place :     Emploi, job. Avoir une bonne place : avoir un emploi sûr, sérieux, rémunérateur.

Rester :     Habiter, vivre. "Ou's'que tu restes ?- A Couillet."

Rognons :     Rein. Le terme est utilisé pour ceux qu'on mange, pas pour l'organe vivant.

Saligot :     Sale, sans gêne, qui mange salement (...) Parfois sexuel. [Ma grand-mère traitait le coq du poulailler de "saligot", voir article "Ma mémée des Razes"]

Six-quatre-deux :     Fait n'importe comment. "Un plan à la six-quatre-deux" : un plan incohérent, qui a été fait à la va-vite, sans préparation ni réflexion. Se dit aussi d'un objet mal conçu, ou trop bon marché pour être solide.

Tantôt :    Contrairement au français où il ne pointe que vers un passé récent, "tantôt" en Belgique, peut aussi pointer vers un futur proche. "A tantôt" : à tout à l'heure, on se voit plus tard.

Tirette :     Fermeture Eclair, fermeture à glissière

Zieuter :     Regarder, observer, surveiller.

Langage

J'ai ainsi choisi dans le livre de Philippe Genion la plupart des mots et expressions qui m'ont rappelé le parler lyonnais (pour chaque référence, j'ai donné souvent un extrait de la définition proposée par l'auteur).

Si vous êtes intéressé-e par le parler lyonnais, voyez dans ce blog les articles consacrés à ce thème.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article