Histoire de Feyzin : précisions

Publié le par Oxymore

Dominique BAILLY, qui fut membre de la Société d’Histoire – Patrimoine de Feyzin, m’écrit pour m’indiquer quelques précisions concernant l’histoire de Feyzin. Ce sont en fait quelques correctifs à ce que j’ai écrit en résumant les récits de Georges Saunier. Dont acte, ci-dessous :

 

« Mes propres recherches, corroborées par celles de Bernadette Ramillier (1), amènent quelques précisions ou corrections à apporter aux éléments recueillis par G. Saunier.

En 1241, la seigneurie de Feyzin est détenue par la famille de Chandieu, laquelle est féale des comtes de Savoie (Hommage de 1241, Chorier histoire du Dauphiné). Donc : Savoyard.

En 1287, une sentence arbitrale rendue ente l'archevêque de Vienne et le comte de Savoie adjuge au prélat le château et le mandement de Feyzin. Donc : Eglise de Vienne pour le château et le mandement.

Par contre la seigneurie et haute justice du village de Feyzin sont encore détenues jusqu'en 1310 par les Chandieu, qui les vendirent à leur suzerain (le Comte de Savoie) cette année là. Toujours savoyards, mais le mandement de Feyzin disparait et notre village est rattaché à celui de Saint- Symphorien d'Ozon.

En 1349, Feyzin, au même titre que toutes les autres enclaves savoyardes situées en Dauphiné, n'est pas concerné par le rattachement des possessions du Dauphin au royaume de France. Notre village bien que géographiquement situé en Dauphiné, ne sera Dauphinois que six ans plus tard, lors du traité franco- savoyard de 1355.

Jean I de Chaponay n'a pas été inhumé dans l'église de Feyzin, ni guerroyé sous Louis XI. En réalité, il fut chef de bannière de la milice urbaine de la ville de Lyon et commandait en cette qualité 5 dizaines de citoyens. Il testa bien en 1517, mais fut inhumé à Saint-Nizier.

Dans l'ouvrage "Aux environs de Lyon" de A Bleton, illustré par les gravures de Joannes Drevet (rue des Razes), il est écrit : les Razes ou le Feyzin d'en bas possède la gare. Il y avait autrefois une vieille église et un château, l'un et l'autre démolis. Le château avait , assure-t-on, hébergé en 1790 Joséphine de Beauharnais et sa fille Hortense. C'est fort probable, car elles sont rentrées en France par le même bateau où servait comme officier l'un des fils de la propriétaire du château Anne Françoise de Chaponay Feyzin. Cette Dame était propriétaire de la seigneurie de notre village et le fut jusqu'à l'abolition des privilèges. Elle était d'ailleurs présente à Feyzin vers octobre-novembre 1790 afin de mettre ses affaires en règle avant de faire de même dans son hôtel particulier à Grenoble vers la fin décembre et d'émigrer en Savoie peu de temps après. Compte tenu de sa date de retour en France, Joséphine et sa fille séjournèrent à Feyzin en novembre-décembre 1790 (2 mois selon G.Saunier).

Le château de l'Isle, quant à lui, appartenait à Pierre Elisabeth de Chaponay, entre autres comte de Chaponay et baron de Morancé. Il habitait Lyon, place Saint-Michel, paroisse de Saint-Martin D'Esnay. Il n'émigra pas et portait l'épée ce qui lui valut l'échafaud. »


Merci à Dominique pour ces précisions historiques. Je suis ravi de savoir que de talentueux chercheurs comme lui et Bernadette ont suivi la trace de Georges Saunier pour encore mieux connaître et nous faire connaître l’histoire de Feyzin.

La cour intérieure du Château de l'Ile, photographiée par Robert Sublet avant la démolition (photo parue dans un bulletin municipal datant je crois de 1964)

(1) Bernadette Ramillier est la fille de Marcel Ramillier, qui fut maire de Feyzin de 1953 à 1977 ; la salle de sports qu'il fit construire rue André Gelas (dite salle omnisports) porte aujourd'hui son nom. Bernadette est passionnée d'histoire, notamment locale, et est écrivaine ; elle a publié à partir de 2005 ses "Chroniques de Feyzin" (en trois tomes) et des romans historiques : "Le vie aventureuse de Scipion du Roure" en 2012 et "Le retour du captif, L'esclavage blanc" en 2017.

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