Centenaire de l'Armistice du 11 Novembre 1918

Publié le par Oxymore

Avec un peu de retard, en l'honneur du Centenaire de l'Armistice du 11 Novembre 1918, voici un texte de Dominique Bailly :

Feyzin, le 12 novembre 1918,

« Deux mots pour vous donner de mes nouvelles et pour vous remercier de tous vos bons soins. Quel enthousiasme règne par ici ! C’est hier vers 3 heures de l’après-midi que l’on a eu connaissance de la nouvelle tant désirée. Les cloches ont sonné à toute volée. Des salves d’artillerie ont été tirées par les forts de la défense de Lyon. Un vrai tir de barrage ! Impossible de circuler à travers la ville tant il y avait du monde »

Cependant, la réalité de la sortie de guerre a été une période interminable, où les soldats usés par les combats, désespéraient de pouvoir rentrer rapidement dans leurs foyers.

Quelques jours plus tard, le 30ème RI, où servaient plusieurs Feyzinois dont l’auteur de ces lignes, franchit la ligne de front à Pont-à-Mousson. Voici ses souvenirs:

« Quand nous avons franchi la frontière à Pagny-sur-Moselle, ils nous ont rassemblés sur la place.

-             Vous allez être reçus à bras ouverts ! Qu’ils disaient…

Mais quand on est arrivés de l’autre côté à Neideburg, tout était bien fermé et les chiens hurlaient. Et puis, tout d’un coup, on a vu s’ouvrir des fenêtres, puis des portes. Les premiers qui sont sortis étaient des vieux qui avaient fait l’autre guerre, celle de 70. Alors, après les jeunes sont sortis.

Et après, quand on est arrivé à Metz, ce n’était plus la même chose : ils cherchaient à nous tirer dessus ! »

Ensuite le 30ème RI fut envoyé en occupation dans la Sarre vers la fin du mois de novembre, puis séjourna quelques mois au printemps 1919 dans la région lyonnaise à la Valbonne, avant de rentrer au dépôt du régiment à Annecy en aout 1919 où les soldats appelés restèrent sous les drapeaux jusqu’à leur démobilisation. Celle-ci fut effectuée en France ainsi qu’en Italie, selon le principe de l’ancienneté et donc le retour à la vie civile, étalé classe après classe.

 

 

Centenaire de l'Armistice du 11 Novembre 1918
Centenaire de l'Armistice du 11 Novembre 1918
Centenaire de l'Armistice du 11 Novembre 1918

En attendant, pour les occuper, on les envoyait aider les paysans à faire les foins dans les montagnes des environs. C’est vers cette époque, que notre Feyzinois fut étonné de comprendre les propos échangés par deux maçons Italiens. L’idiome qu’ils utilisaient ressemblait fortement au patois de Feyzin. A cette question : « De quel village venez-vous ? », lui fut répondu : « D’un petit village du fin fond des Pouilles ». En effet les habitants des deux villages de Faeto et de Celle di San Vito utilisent encore, 700 ans après l’émigration de leurs ancêtres, la langue qui se parlait au XIVème  siècle dans le val d’Isère et les régions alpines.

 Quant à notre Feyzinois qui avait passé le 11 novembre 1918 à Feyzin, il ne sera libéré que  le 12 juin 1920. Il avait été incorporé le 1er mai 1917. Soit un peu plus de trois ans sous les drapeaux ! Un autre poilu de la même classe, qui était parti pour Salonique, rentra dans ses foyers trois mois après lui.

(Delcampe)

(Delcampe)

Le monument aux morts de Feyzin a été érigé non loin de l'église, sur la place dite alors Place de la Mairie (puis de l'Ancienne Mairie).

Extraits de "Feyzin au passé simple" par Georges Saunier :

Le monument aux Morts de Feyzin a été élevé par souscription publique avec le concours de la Municipalité, le maire étant M. Etienne Perret. Il a été inauguré le 4 septembre 1920 en un haut lieu où nous rendons hommage à tous les enfants de Feyzin tombés au cours des guerres. Ils sont 44, de la guerre 14-18 (...). A ces 44 victimes s'ajoutent celles de 39-45 : 4 militaires et 4 civils, et nos deux compatriotes tombés en terre algérienne (...). Des 44 enfants de Feyzin morts pour la France, plus de la moitié furent tués en moins de 18 mois en 1914 et 1915, 16 autres périrent sur le champ de bataille, et 5, des suites directes de la guerre, après l'armistice (...). Fidèlement, autour de notre monument aux Morts, continuons à faire l'appel des noms de nos disparus, à tous les vents de Feyzin...

La place de l'église en 1918, avant le monument aux morts

La place de l'église en 1918, avant le monument aux morts

Centenaire de l'Armistice du 11 Novembre 1918
Et après... (Combier)

Et après... (Combier)

(Combier)

(Combier)

Merci à Dominique pour le premier texte

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