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Leu Matafans della Madeleina (Les Matefaims de la Madeleine)

Publié le par Oxymore

Leu Matafans della Madeleina (Les Matefaims de la Madeleine)

Dominique m'a envoyé une histoire régionale truculente, que je vous dévoile ci-dessous :

LEU MATAFANS DELLA MADELEINA

Texte en patois couché sur le papier par un certain Jean de Venici (Vénissieux)  qui se qualifiait de « Dophino qu’ê devenu lyonnais » et paru dans Le Dauphiné, courrier des eaux thermales de la région, du 20 mai 1900.

C’est un récit facétieux, dont la chute sert de petit règlement de compte envers les Saint-Foniards [habitants de Saint-Fons], lesquels en faisant sécession en 1888, emmenèrent avec eux quasiment toute l’industrie vénissiane. La chute finale dénonce la pollution industrielle, qui sévissait déjà il y a 125 ans…

On y relève la traduction en patois de Feyzin (*).

 

     La Madeleina étiait una brova fena que demorovo dien lo quarti della Borella, à Venici. On jo, que deu venovo dou village de fére una commichon, la Madeleina m’appelovo, alle étiait apré fére deu matafans.

— Jean, qu’alle dige, vins migi on matafan.

— Mé, deu n’é po fan; deu vo remarciye bien, Madeleina.

— Migi donc ; n’en vetiait yon qu’é bien rossi.

Tandis qu’alle me parlovo, lo chin dou vasin Payeu étiait entro dien la mason et tornovo outeu dou pot d’pota. To per on coup, ou levovo la patta et ma fa, vo devino bin ce qu’ou fit.

— Madeleina, Madeleina, aviso donc cetti chin ; que té qu’ou vint de fére ?

— Canali de chin, vous-tu t’en allo, que criovo la Madeleina. Et alle li balivo on grand coup de pi.

Ah bin ! Yorandra, ma poura Madeleina, voutra pota y et preduè.   

— Preduè !  teu plaisantes, Jean.

Et la vetiait que se mettovo à brosso sa pota et à fére deu matafans comme si de rien n’étiait. Sur ces entrefétes, la Clémentina Grognié vint à passo.

— Clémentina, vins donc migi on matafan.

— Deu n’é po fan, Madeleina. Gramaci.

— Teu me remarcierés apré. Tins, n’en vetiait on joli.

Et la Clémentina mijovo son matafan.

Dopé lontin, la poura pitita aye una maladie de langueu. La bila l’atoffovo; alle ne poje po vomi et teu leu vomitis que li bolivo lo médecin Cartié ne fajant rien.

A peina aye té migè on morcho de matafan della Madeleina, que la poura Clémentina se mettevo à vomi oh mé, à vomi tripes et boyaux.

Quand alle fu debarrochai, alle fuyovo vo sa more ; alle étiait si continta qu’alle ne se tenovo plus de joie.

— More, more, qu’alle criovo; d’é vomi. La Madeleina m’a guarie. Deu ne soffre plus.

Lo bruit se repindit vito dien lo payi della balla guarison qu’aye féti la Madeleina, si bien qu’on vieu monchu bien richo, que s’appelova monchu Fropo et qu’étiait to lo contruiro de la Clémentina se dige : « Si leu matafans della Madeleina ont débarrachai la Clémentina pe davant, i me débarrassiront peut-être bin de l’autre flanc. »

Et lo vetiait que baillo on coup de pi vo la Madeleina.

— Madeleina, vito on matafan; faut que d’essaye.

 

Lo résultat ne fu po long. Lo matafan étiait to justo fini que son vintro se mettovo à gargolli tant et si bien que monchu Fropo criovo : « Madeleina, ouvri ta porta que d’aille su ton fumi. »

Et de fait, cetti monchu fu débarrachai pe lontin.

Vo pinso bin que to lo monde à Venici et oux environs qu’ayont besoin d’étro débarrachai pe on flanc ou pe l’autre, allovont migi deu matafans vo la Madeleina que n’abondovo po d’en fére. To Venici, to SanPri, Fazin (*), Corbo, etc., etc., ne parlovont que deu matafans della Madeleina.

Et vetiait commint lo médecin et lo pharmachin quittovont Venici où to lo monde se portovo bien, gràci aux matafans della Madeleina, pe allo à St-Fons payi de bocons où to lo mondo yet empoisuno pe les usines.

Usines de Saint-Gobain (aujourd'hui Rhodiaceta) à Saint-Fons, années 1930

Usines de Saint-Gobain (aujourd'hui Rhodiaceta) à Saint-Fons, années 1930

Traduction en français faite par deux Feyzinois en 2024 :

 

Les matefaims de la Madeleine, par Jean de Vénissieux.

 

     La Madeleine était une brave femme qui demeurait dans le quartier de la Borelle à Vénissieux.

Un jour que je venais de faire une commission au village, la Madeleine m’appelle, elle était en train de faire des matefaims.

-  Jean, qu’elle dit, viens manger un matefaim.

-  Mais, je n’ai pas faim. Je vous remercie bien Madeleine.

-  Mange donc, en voilà un qui est bien doré.

Tandis qu’elle me parlait, le chien du voisin Payet était entré dans la maison et tournait autour du pot de pâte. Tout d’un coup, il leva la patte, et me fit… Vous devinez bien ce qu’il fit !

-  Madeleine, Madeleine, regarde donc ce chien ; qu’est-ce qu’il vient de faire ?

-  Canaille de chien, veux-tu t’en aller ! cria la Madeleine, et elle lui donna un grand coup de pied.

-  Eh bien ! Maintenant ma pauvre Madeleine votre pâte est perdue.

-  Perdue, tu plaisantes, Jean.

Et la voilà qui se met à brasser sa pâte et à faire des matefaims comme si de rien n’était. Sur ces entrefaites, la Clémentine Grognier vient à passer.

-  Clémentine, viens donc manger un matefaim.

-  Je n’ai pas faim Madeleine, Merci beaucoup.

-  Tu me remercieras après, tiens en voilà un joli.

Et la Clémentine mange son matefaim. Depuis longtemps la pauvre petite avait une maladie de langue (maladie digestive). La bile l’étouffait. Elle ne pouvait pas vomir, et tous les vomitifs que lui donnait le médecin Cartier ne faisaient rien. A peine a-t-elle mangé un morceau de matefaim de la Madeleine que la pauvre Clémentine se met à vomir, oh mais à vomir tripes et boyaux. Quand elle fut débarrassée, elle s’enfuit vers sa mère. Elle était si contente qu’elle ne se tenait plus de joie. « Mère, mère qu’elle criait, j’ai vomi. La Madeleine m’a guérie. Je ne souffre plus. »

Le bruit se répandit vite dans le pays de la belle guérison qu’avait fait la Madeleine. Si bien qu’un vieux Monsieur bien riche qui s’appelait Monsieur Frappat (nom de famille issu de l’ancien français frape ; surnom donné à un homme rusé) et qui était tout le contraire de la Clémentine se dit : Si les matefaims de la Madeleine ont débarrassé la Clémentine par devant, ils me débarrasseront peut-être bien de l’autre côté. Et le voilà qui donne un coup de pied vers la Madeleine.

-  Madeleine, vite un matefaim, faut que j’essaye.

Le résultat fut rapide. Le matefaim était tout juste fini que son ventre se mit à gargouiller tant et si bien que Monsieur Frappat cria :

-  Madeleine, ouvre ta porte, que j’aille sur ton fumier !

Et de fait le Monsieur fut débarrassé pour longtemps. Vous pensez bien que tout le monde à Vénissieux et aux environs qui avait besoin d’être débarrassé d’un côté ou de l’autre, allait manger des matefaims vers la Madeleine qui n’arrivait pas à abonder. [’abonder’ en lyonnais signifie ‘avoir une activité débordante’, cf Dictionnaire des régionalisme de France]

Tout Vénissieux, tout Saint-Priest, Feyzin, Corbas, etc., etc., ne parlait que des matefaims de la Madeleine. Et voilà comment le médecin et le pharmacien quittèrent Vénissieux où tout le monde se portait bien grâce aux matefaims de la Madeleine, pour aller à Saint-Fons, pays de poisons, où tout le monde est empoisonné par les usines.

Dominique Bailly

 

Vénissieux d'autrefois

Vénissieux d'autrefois

Saint-Priest d'autrefois

Saint-Priest d'autrefois

Corbas d'autrefois

Corbas d'autrefois

Saint-Fons d'autrefois

Saint-Fons d'autrefois

Les matefaims, qu'en dit Wikipédia ?

« Le matafan, ou matefaim, est une ancienne recette paysanne que l'on retrouve sur l'ensemble du territoire de locution du francoprovençal, aussi bien dans le Dauphiné que dans le Forez ou en Bresse et en Savoie. Le terme désigne actuellement tantôt un type de galette tantôt un type de crêpe.

La recette contemporaine classique est celle d'une galette de pommes de terre. Celle-ci était préparée par les paysans, et mangée tôt le matin, pour leur permettre de tenir jusqu'au repas lors des travaux des champs. (…) Ensuite, le matafan a évolué : la galette est devenue une crêpe salée épaisse, élaborée avec de la farine, des œufs, de l'eau, et en options des pommes de terre écrasées et du fromage. Aujourd'hui, on la trouve toujours couramment en accompagnement d'autres mets.

Cependant, la recette a aussi été adaptée en version sucrée, en remplaçant les pommes de terre par des pommes — de préférence des reinettes —, et en enrichissant la pâte avec du lait, du sucre, de la levure et du sucre vanillé, ce qui la rapproche d'une classique pâte à crêpe. Ce matefaim est servi traditionnellement en famille pour la Chandeleur. Pour la différencier, le contenu d'un petit verre de génépi des montagnes peut y être ajouté. »

Matefaim lyonnais

Matefaim lyonnais

Et si faire de la pâtisserie vous tente, vous pouvez vous référer à L'Atelier des Chefs, pour réaliser un matefaim lyonnais aux pommes !

https://www.atelierdeschefs.fr/recettes/31966/matefaim-lyonnais-aux-pommes/

 

Remerciements à Dominique Bailly ; tous documents d'illustration de cet article : web

Leu Matafans della Madeleina (Les Matefaims de la Madeleine)

Quelques publicités d'autrefois sur Lyon :

Bal des Étudiants, Œuvre de bienfaisance au profit des pauvres de Lyon, salle Rameau. Par Didier, 1909

Bal des Étudiants, Œuvre de bienfaisance au profit des pauvres de Lyon, salle Rameau. Par Didier, 1909

Brassière Voyage A. Bastet, Lyon, par Eugène Ogé, 1912

Brassière Voyage A. Bastet, Lyon, par Eugène Ogé, 1912

Grand Bazar de Lyon, Etrennes, Exposition de jouets, par Nicolas Tamagno, 1900.

Grand Bazar de Lyon, Etrennes, Exposition de jouets, par Nicolas Tamagno, 1900.

À Lyon, les grands travaux d’assainissement et d’urbanisme sous le second Empire sont un terreau propice à l’ouverture de grands magasins. Inauguré le 8 novembre 1886, le Grand Bazar, deuxième magasin ouvert à Lyon par l’entrepreneur Henry Perrot est emblématique de ces nouveaux modes de consommation qui s’adressent à une clientèle élargie et apportent un soin particulier à la satisfaction des consommateurs.
Relayés par la presse, grâce à des réclames et dans la rue par des affiches publicitaires aux couleurs chatoyantes, les grands magasins établissent les bases d’un nouveau modèle économique en proposant une très large gamme d’articles sans obligation d’achat, avec des prix bas et fixes, sans oublier des promotions régulières.

(Le Temps des Réclames)

Visitez cet excellent site internet "Le Temps des Réclames", vous y trouverez de magnifiques et rares reproductions de publicités anciennes : 

https://publicite-francaise.tumblr.com/

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Archéologie "footballistique"

Publié le par Oxymore

Le 8 juin dernier, j'avais publié dans ce blog cet article écrit par Dominique Bailly, grand historien de Feyzin devant l'Eternel. Mais il était truffé d'erreurs (de ma part) quant à la présentation et l'illustration.

Aussi, Dominique a eu la gentillesse de reprendre pour mon blog son article, et je vous le présente aujourd'hui dans son intégralité.

Dominique l'avait intitulé ainsi, comme le titre général de l'article d'aujourd'hui. Il s'agit d'un "petit historique qui se passe avant la naissance du FCBE (1954)" [FCBE = Feyzin Club Belle Etoile]

Dans la recherche documentaire, comme pour l’archéologie, ce qui est  retrouvé l’est de manière aléatoire. L’un des principaux défis est la nature incomplète des archives ou des témoignages collectés, ce qui rend difficile une reconstitution précise. Ceci explique certains manques dans la trajectoire du football feyzinois présentée ci-dessous, comme la déclaration d’association de l’ASF pour n’en citer qu’un. D’où le titre…

 

Les premiers terrains de football :

     Un feyzinois « de souche », maintenant décédé, m’avait raconté à l’occasion d’une des  visites organisées dans le fort de Feyzin, que le premier terrain de foot du village n’était ni  celui du Cercle et ni celui de l’ASF, qui se trouvaient tous deux de part et d’autre de l’allée du Rhône. C’était en réalité le terrain du fort, niché entre la route de Corbas et le côté Est de l’allée qui le desservait. Propos confirmés par mon père, né en 1930, qui se rappelle étant enfant d’y avoir vu courir entre autres Jacques Chaîne, Robert Sublet, Pichot.

C’était alors le terrain d’entraînement des membres du Cercle Athlétique de Feyzin.

 

 Le Stade Roannais et le 96ème de ligne :

     J’ai eu ensuite la chance de découvrir un article de presse, qui atteste la pratique du football au fort de Feyzin, dès juillet 1903. En effet, plusieurs joueurs du Stade Roannais qui effectuaient leur service dans l’une des compagnies du 96ème de ligne, alors détachée au fort de Feyzin, obtinrent l’autorisation de constituer une équipe de foot (Voir ci-dessous).

« Sur les instances de plusieurs membres du Stade Roannais, faisant actuellement leur service à Lyon, le colonel du 96ème de ligne vient d’autoriser ses hommes à jouer au football. Une compagnie détachée actuellement au fort de Feyzin commence depuis plusieurs jours à s’entraîner sous la direction de MM. Deschavanes et Barraud, les excellents joueurs du Stade Roannais. » (Lyon sport n°289 du samedi 11 juillet 1903, page 3)

Stade Roannais : Ce club était rattaché au comité du Sud-est en 1903 ; président M. Baraud, rue du Gaz à Roanne, Loire. On retrouve la trace des deux entraîneurs de l’équipe du fort de Feyzin juste avant qu’ils n’effectuent leur service militaire : Admission de 6 joueurs dont Dechavanne en 1902 (Tous les sports du 15 novembre 1902) et démission de 50 joueurs dont Baraud et Dechavanne  en 1903 (Tous les sports du 30 mai 1903). A l’époque on parlait de Football Association (nom originel du Football, mais aussi de la fédération anglaise de football fondée en 1863) ce qui permettait de le différencier  du Football Rugby (Rugby actuel).

96ème de ligne : Le régiment était à l’époque cantonné entre les casernes du fort Lamothe de Lyon et Rambaud de Vienne. Des compagnies étaient aussi détachées dans des casernements secondaires comme le fort de Feyzin. Le 96ème de ligne sera remplacé par le 99ème RI en novembre 1905.

On peut donc penser que les joueurs de l’équipe constituée en juillet 1903, s’entraînèrent à Feyzin jusqu’en novembre 1905. Les militaires continuèrent probablement de l’utiliser mais cela reste à confirmer. Les membres du Cercle leur succéderont en 1921. Georges Saunier rapporte d’ailleurs que les aînés du Cercle avaient lancé le stade du fort de Feyzin et que la seconde génération y pratiqua l’athlétisme (Feyzin au passé simple Tome 2, p102).

Les adhérents du Cercle fouleront ce terrain jusque vers la seconde guerre mondiale. En effet, les hostilités entraînèrent le repli des activités du CAF (d’obédience cléricale) dans la vallée, au sud de l’Allée du Rhône et à portée de ballon du fief des joueurs de l’ASF (d’orientation prolétarienne)…

 

Localisation de ces trois terrains sur d’anciennes vues :

    Pour ceux qui se trouvaient au bord de l’allée du Rhône, la tâche est assez aisée car on les visualise très facilement sur des photographies, vues aériennes, cartes d’état-major ou  bien sur des cartes postales des années 50. Le terrain de l’ASF était situé au nord de l’Allée du Rhône et celui du CAF au sud. Dans les années 20, on ne parlait pas « d’Allée du Rhône », mais « d’Allée des Platanes ». L’ancienne « Allée de Pives » qui changea de nom, quand les platanes remplacèrent les peupliers (Pives en patois) la bordant.

A l’époque les terrains de football devaient plus ressembler à des prairies qu’aux pelouses, d’avant les gazons synthétiques du XXIème siècle. Une fois le terrain désaffecté,  la nature y reprenait vite ses droits puisque le 28 juin 1934, fut procédé à l’adjudication de la coupe de foins sur l’ancien terrain de football, situé sur les terrains communaux ; et ce moyennant la somme de 550 francs (Délibération du Conseil Municipal). Ce qui laisse à penser que la commune devait pratiquer une « rotation des cultures » sur ses terrains. Nous ne connaissons donc, grâce aux documents figurés, que l’emplacement du dernier  du terrain de football communal utilisé par L’ASF. On peut avancer que le club a foulé au moins deux terrains entre 1919 et la mise en service du stade municipal Jean Bouin.

Archéologie "footballistique"
Archéologie "footballistique"
Archéologie "footballistique"

Pour celui du fort, la tâche s’annonçait un peu plus délicate, mais heureusement quelques documents laissent entrevoir son emplacement avant que le bois ne gagne la partie.

Au nord du site militaire, on discerne sur des vues aériennes des années 40-50, une zone rectangulaire qui paraît assez plate sur le côté Est du chemin d’accès, entre le fort et la route qui mène du hameau de la Bégude au village de Corbas. Ce qui corrobore les propos recueillis précédemment.

En gros, les dimensions permettant d’homologuer un terrain de football, sont, pour la longueur, une fourchette allant de 90 à 120 m et pour la largeur, une plage allant de 45 à 90 m. En examinant de plus près cette zone, celle-ci entre bien dans les critères exigés, puisqu’on constate qu’elle recouvre une surface d’environ 120 x 70 m.

Archéologie "footballistique"
Archéologie "footballistique"
Archéologie "footballistique"

Petits historiques du CAF et de l’ASF

 

Le CAF ou Cercle Saint Roch (club de « Don Camillo » *)

Le mot Cercle suggère une idée de microcosme. Lequel était placé  dans les sphères d’influence de la bourgeoisie (siège situé dans une maison bourgeoise), de l’armée (activité de préparation militaire et terrain implanté dans le site du fort de Feyzin) et de la religion (le curé de la paroisse était fortement impliqué dans la vie de l’association).

    

Journal Officiel du 17 février 1921 : 7 février 1921, déclaration d’association Cercle Athlétique de FEYZIN (CAF) sport et préparation militaire, siège villa Bellevue à Feyzin. Ce bâtiment correspond à l’actuelle Mairie de Feyzin.

Selon Georges Saunier, l’existence officielle du Cercle remonterait au 20 janvier 1921. Par contre, les joueurs avaient déjà chaussé les crampons bien avant avant les parutions  officielles :

JV (Journal de Vienne) du 8 janvier  1921 : L’équipe 1 du Cercle de Feyzin matchera le lendemain, 9 janvier sur le terrain de l’Isle (sous Vienne), l’équipe 2 de la Légion viennoise. Selon le chroniqueur, les jeunes légionnaires s’attaquent à forte partie et la lutte sera chaude : tout un programme !

MV (Moniteur Viennois) du 15 janvier 1921 : L’équipe 1 du cercle St Roch de Feyzin a battu l’équipe 2 de la Légion Viennoise par 1 but à 0 en match amical. Les Légionnaires se sont bien défendus malgré la supériorité de l’équipe adverse.

Le 14 juin 1923 le CAF est agréé du gouvernement sous le numéro 11.091 (Georges Saunier).

Bien qu’Isérois le club était affilié à la ligue du Lyonnais au moins dès le milieu des années 30 car selon le bulletin officiel de la Fédération Française d’Athlétisme du 28 novembre 1935  le CA Feyzin de la Ligue du Lyonnais a payé sa cotisation à la FFA.

Selon le Bulletin officiel de la FFA du 2 janvier 1936, le Cercle Athlétique de Feyzin, Isère, qui est rattaché au Lyonnais et dont le président est M. Louis Vachon avait son terrain au fort de Feyzin.

Quant aux couleurs de ce club (rouge et noir), elles ont été sauvegardées par l’écusson du CAF.

Archéologie "footballistique"
Archéologie "footballistique"

Durant la seconde guerre mondiale, les conditions de déplacement des joueurs constituaient parfois de sacrés échauffements :

JV du 31 mai 1941 : Le CAF a organisé un tournoi le 22 mai 1941, jour de l’Ascension. Les joueurs du CS Vienne durent venir à Feyzin à bicyclette afin d’y participer !

L’appellation CAF est utilisée jusqu’en 1954.

L’appellation E.C. de Feyzin, relevée dans le Journal de Roanne du 1er janvier 1936, est peut-être une autre dénomination utilisée pour désigner  l’Equipe du Cercle (Athlétique) de Feyzin.

 

 

L’ASF  (Club de « Peppone »*)

La pratique du sport y était plus populaire. Toutes les infrastructures, que ce soit le siège ou le terrain, appartenaient à la commune.

 

1 Au début était l'USF :

JO du 15 octobre 1919 : le 27 septembre 1919, déclaration d’association Union Sportive de FEYZIN. Siège social salle des réunions, place de la mairie Feyzin (Isère). C’est la salle des réunions de l’ancienne mairie de Feyzin devenue ensuite l’école du Plateau.

L’Appellation USF est utilisée de 1919 à 1925 et réapparaît en 1935, suite à une modification de nom (voir plus loin²)  Couleurs en 1919 : Bleu du col à la poitrine, poitrine jaune et reste bleu.

2 Une première fusion en 1924 donna naissance à l'ANSF :

JO du 14 mai 1924 : le 17 avril 1924, déclaration d’association, l’Association Nautique et Sportive de Feyzin (Société Nautique de Sauvetage crée en 1921 et Union Sportive réunies) ANSF ; école de natation, sauvetage, water-polo, sports athlétiques, football, rugby, tir, etc.

Siège mairie de Feyzin (Isère), salle des réunions.

Bulletin Officiel de la FFA  du 26 juillet 1924, rubrique nouvelles Sociétés du Lyonnais : Couleurs  bleu et or, siège place mairie, responsable Genevay, terrain allée des Platanes (allée du Rhône).

L’Appellation ANSF  fut utilisée de 1924 à 1935 (club omnisport).

3 Reprise du sigle USF en octobre 1935 (²) jusqu'à la radiation de la Ligue du Lyonnais en 1938 :

Là aussi, on est rattaché au Lyonnais :

JV du 25 décembre 1937 : L’équipe de Feyzin est classée 9ème au palmarès du championnat du Lyonnais avec 15 points. Les premiers sont les Franco-Portugais de Lyon et l’on trouve 6 clubs du département de l’Isère (dont Feyzin) dans les 9 premiers !

L’explication de cette sur représentation des Dauphinois est avant tout financière. Du fait des frais de transport supportés par les clubs des communes des arrondissements de la Tour du Pin ou de Vienne, pour se rendre à Grenoble, les fédérations de football, basket et rugby les ont rattachées à la Ligue du Lyonnais. Dans ce domaine, les instances sportives ont devancé les politiques…

4 L'Association Sportive de Feyzin ou ASF :

L’Appellation ASF semble apparaitre après guerre, dans la seconde moitié des années 40, au vu des documents retrouvés dans la presse et est utilisée jusqu’en 1954. Cependant, elle pourrait être plus ancienne puisque l’USF disparaît en 1938. Il semble y avoir eu un certain flottement dans le monde du football  feyzinois entre 1934 et 1946. Bien souvent, il n’est question que de « l’équipe de Feyzin », sans plus de détails.

Nous connaissons son maillot et son écusson, visibles sur cette photographie :

(photo colorisée)

(photo colorisée)

Sous le mandat de Marcel Moulin (maire de 1932 à 1944 puis de 1945 à 1953), un accord fut passé en septembre 1947 entre la commune et l’entreprise Pommerol de Saint-Fons afin de construire un vestiaire pour le terrain de foot et un autre à la Gravière (autrement dit le Stade Nautique) pour la Société de Sauvetage. Les travaux furent réglés par l’extraction de graviers au profit de la société Pommerol  sur la base de 20 francs le m³ (Délibération du Conseil Municipal).

 

Le Feyzin Club Belle Etoile ou FCBE

(*Voir plus bas le récit de Georges Sublet sur la naissance du FCBE)

     La naissance du FCBE en 1954 suite à la fusion de l’ASF et du CAF, puis l’industrialisation de la vallée, entraînèrent la disparition des terrains de l’allée du Rhône et leur remplacement par le stade Jean Bouin implanté à quelques encablures de là. Le qualificatif de « Belle Etoile » fut ajouté en reconnaissance aux entreprises industrielles pour leur investissement dans la pratique du sport (Usine de Feyzin Belle-Etoile).

Dans les annuaires officiels des fédérations sportives des années 1957-1959, il est indiqué que le Feyzin Club Belle Etoile est affilié à l’Union Régionale du Lyonnais. Ses activités sont l’éducation physique et le football et son correspondant à Feyzin M. Callicot.

Sous le mandat de Marcel Ramillier (maire de 1953 à 1977), la commune fit construire le stade Jean Bouin, entre 1959 et 1962. L’équipement englobait selon le projet initial, un terrain de rugby ou de football, un terrain d’entraînement, deux terrains de tennis, un terrain de basket, deux terrains de volley, une tribune, une piscine (avec un grand et un petit bain) ainsi qu’un vestiaire-douches. Les travaux furent effectués sous le contrôle des Ponts et Chaussées de Vienne-nord sous la direction de MM. Quiblier ingénieur TPE, Raboutot ingénieur d’arrondissement et Léger ingénieur en chef (Arch. Dept. Isère 5996W396).

 

Selon le site de la FFF, le club  comprend 16 équipes. Il est affilié à la ligue Auvergne Rhône-Alpes et dépend du district Lyon/Rhône (Numéro d’affiliation 504739). Couleurs des maillots : blanc, noir et vert. Installations : stade Jean Bouin, 5 rue Jean Bouin.

 

Stade Jean Bouin, photo aérienne de Dominique Bailly (2018)

Stade Jean Bouin, photo aérienne de Dominique Bailly (2018)

* Le récit de Georges Sublet ? Le voici, dans son intégralité !

Archéologie "footballistique"
Archéologie "footballistique"
Scans d'un article de Bulletin municipal (1979)
Scans d'un article de Bulletin municipal (1979)

Scans d'un article de Bulletin municipal (1979)

Un récit que j'ai choisi de présenter différemment de mon article du 30 décembre 2009, dans ce blog ; il n'était pas très lisible. A présent, vous pouvez le lire, et apprécier le style vivant et chaleureux de Georges Sublet...

Autres Clubs et terrains de football

 

La société  J. S. Feyzin

L’appellation se rencontre en novembre 1934. Faut-il lire Jeunesse Sportive de Feyzin ?

Elle englobe deux équipes (minimes et équipe une) qui disputèrent leurs premier match contre les équipes de la Ruche de Montchat, à Feyzin, devant un public de 200 personnes (Sport, Fédération sportive du Travail du 14 novembre 1934). Dans le numéro du 21 novembre 1934, il est précisé que cette société nouvellement formée n’est affiliée à aucune fédération.

 

La Rhodiaceta-Feyzin

     Le club de football corporatif de la Rhodiaceta-Feyzin, était l’une des neuf sections sportives regroupées au sein du club omnisport du C. A. de St-Fons (Source : Sport et plein air du 1er janvier 1954).

 

Le Stade Pascal Dupuis, chemin de la Tour et le Club des Portugais de Feyzin

     Le stade Pascal Dupuis (du nom d'un jeune joueur feyzinois, décédé dans un accident de la circulation) est un équipement sportif indissociable du club de foot de l’Association Sportive des Portugais de Feyzin crée le 23 mars 1982 par quatre amis (José Vieira, Auguste et José Moreira et José Ferreira).

Stade Pascal Dupuis, chemin de la Tour (photo prise le 5 octobre 2017 par Dominique Bailly)

Stade Pascal Dupuis, chemin de la Tour (photo prise le 5 octobre 2017 par Dominique Bailly)

En 1997, leur association devient l’Association Sportive et Culturelle des Portugais de Feyzin, du fait de la diversification vers d’autres types d’activités (bals, festival folklorique...).

En 2002, suite à la séparation des activités sportives et culturelles, José Vieira, membre fondateur, devient président de l’Association Sportive. Cette année là, le club réussit un excellent parcours en coupe de France en atteignant le sixième tour.

Ensuite, un projet de fusion avec le FCBE avorte. En 2016, le siège du club qui était situé dans l’enceinte du stade est ravagé par un incendie.

Le premier juin 2021, la préfecture du Rhône enregistre la dissolution de l’Association sportive des Portugais de Feyzin (Journal officiel du mardi  29 juin 2021).

 

Les équipes des « Patros » du jeudi

     Une coupe des patronages du jeudi est lancée à l’Union régionale du Lyonnais en 1950. L’année 1960 est celle de la célébration de ses 10 ans. Les finales se sont disputées à Feyzin le jeudi 26 mai. 22 patronages participent à cette journée en alignant 16 équipes de minimes et 18 de benjamins.

Les équipes non qualifiées pour les finales furent reversées dans un tournoi organisé le même jour. Le Patronage de Feyzin qui était dans ce cas, le remporta en battant Saint-Polycarpe sur le score sans appel de 4 à 0.

Source : Les jeunes, Paris, du 26 juin 1960.

[ne pas confondre ce Patronage avec le Patronage laïque de Feyzin, voir dans ce blog article du 17 mai 2009]

 

Le terrain d’entraînement du nord de l’allée du Rhône

       Un ancien joueur du CAF, mentionne l’existence d’un terrain d’entraînement  qui apparaît sur une photographie aérienne du début des années 60. Il se situait vers l’emplacement de l’école des Razes, qui a été rasée avec l’application du PPRT. Contrairement aux deux autres qui bordaient l’Allée du Rhône, celui-ci était axé nord-sud.

Archéologie "footballistique"

[les deux photos de jeune footeux (dont j'étais), que j'avais publiées précedemment dans mon blog, ont été prises sur ce terrain, au bord de l'Allée du Rhône]

Années 1958-59 (collection C.L.)
Années 1958-59 (collection C.L.)

Années 1958-59 (collection C.L.)

Avec le PPRT, le stade Jean Bouin serait lui aussi condamné à l’échéance 2030. Eventuelle position de repli : Le Coulou…

 Presque un retour aux sources du football à Feyzin, puisque cet équipement serait déplacé au nord du fort.

Un PPRT, c'est quoi ?

"Les PPRT sont des plans qui organisent la cohabitation des sites industriels à risques et des zones riveraines. Ils ont vocation, par la mise en place de mesures préventives sur les zones habitées et sur les sites industriels, à protéger les vies humaines en cas d’accident. Les acteurs concernés, industriels et salariés, public et riverains, élus, et services de l’Etat élaborent ces mesures dans le cadre d’une concertation.
 Comme dans le cas des plans de prévention des risques naturels, c’est le Préfet qui prescrit, élabore, et approuve le plan après concertation, consultation des collectivités locales et enquête publique.
 Le contenu des PPRT et les dispositions de mise en œuvre sont fixés par le décret n° 2005-1130 du 7 septembre 2005 relatif aux plans de prévention des risques technologiques.

L'objectif d'un PPRT est d'apporter une réponse aux situations difficiles en matière d'urbanisme héritées du passé et de mieux encadrer l'urbanisation future autour des établissements Seveso seuil haut existants, à des fins de protection des personnes.
 Les PPRT délimitent autour des sites industriels classés " Seveso seuil haut " des zones à l'intérieur desquelles :

  • des prescriptions peuvent être imposées aux constructions existantes et futures,
  • les constructions futures peuvent être réglementées.

 Ils définissent également les secteurs à l'intérieur desquels :

  • l'expropriation est possible pour cause de danger très grave menaçant la vie humaine
  • les communes peuvent donner aux propriétaires un droit de délaissement
  • les communes peuvent préempter les biens à l'occasion de transferts de propriétés"      (source : web)

 

Dans ce blog, vous pouvez vous référer aux articles des dates correspondantes, sur les thèmes du Cercle de Feyzin et du FCBE :

- Le Cercle : 1/01/2009, 20/01/2009, 9/03/2009, 2/03/2021, 3/04/2022

- Le FCBE : 30/12/2009, 20/12/2018, 1/04/2020

et d'autres évocations que j'oublie...

Site internet du FCBE : https://feyzincbe.footeo.com/

Archéologie "footballistique"

Vifs remerciements à notre "archéologue" feyzinois Dominique Bailly, pour son passionnant travail de recherche (et sa patiente réécriture de son article, présenté aujourd'hui) !

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Toujours des trouvailles !

Publié le par Oxymore

Notre grand chineur feyzinois, C.L., fait toujours de belles trouvailles ! Je l'imagine sur les brocantes et marchés aux puces en train de compulser de nombreux documents, photos, cartes postales anciennes...

Malheureusement, tout n'est pas toujours daté, et surtout il n'y a aucun nom ou commentaire sur les documents trouvés, relatifs à Feyzin. Et C. (et nous-mêmes), nous nous posons les mêmes questions : qui ? où ? quand ?...

Je vous fais part des dernières trouvailles de C. :

Toujours des trouvailles !

C. affirme avec certitude qu'il s'agit bien de Feyzin, et en 1948 (la photo doit être datée), mais on ne sait de qui il s'agit...

Toujours des trouvailles !

"Mais qui sont ces deux beaux Feyzinois ?" demande C. ...

Lecteurs, si vous avez une idée, merci de me contacter.

Toujours des trouvailles !

Sur le bac à traille, sur le Rhône, entre Feyzin et Irigny. Le bac à traille permettait la traversée du fleuve dans les deux sens ; voir dans ce blog l'article du 1er février 2009, consacré au Rhône à Feyzin, avec d'autres photos anciennes (voir aussi dans l'article du 20 janvier 2012 la photo du panneau sur le bac à traille qui se trouve sur les bords du Rhône)

Je n'ai pas eu la chance d'emprunter le bac à traille, et l'envie ne me manquait pas, quand j'observais avec mon père le passeur qui se dirigeait lentement sur son bac avec ses passagers vers Irigny.

C. a ajouté dans son envoi deux documents, dont un commentaire sur la photo (pour une fois), avec les tarifs, et un court historique.

Toujours des trouvailles !
Toujours des trouvailles !
Toujours des trouvailles !

Il y a longtemps que nous n'avons pas consulté le (beau) site "Le temps des réclames", à propos des publicités anciennes sur Lyon et la région...

Affiche publicitaire de la « Tour métallique de Fourvières » (à l’époque Fourvière s’écrivait avec un s), Lyon

Affiche publicitaire de la « Tour métallique de Fourvières » (à l’époque Fourvière s’écrivait avec un s), Lyon

Cuisinière à gaz Brachet-Richard, 1952

Cuisinière à gaz Brachet-Richard, 1952

Grand Bazar de Lyon, Etrennes, Exposition de jouets, par Nicolas Tamagno, 1900

Grand Bazar de Lyon, Etrennes, Exposition de jouets, par Nicolas Tamagno, 1900

Visseaux-Vissolux, l'éclairage moderne industriel, Lyon

Visseaux-Vissolux, l'éclairage moderne industriel, Lyon

Alcool de Menthe de Ricqlès, 1884

Alcool de Menthe de Ricqlès, 1884

Lith. F. Appel, 12 rue du Delta, maison à Lyon, 6 place des Terreaux

Lith. F. Appel, 12 rue du Delta, maison à Lyon, 6 place des Terreaux

A. Gilibert et Tézier, Valence Sur Rhône, 1896

A. Gilibert et Tézier, Valence Sur Rhône, 1896

En Dauphiné

En Dauphiné

Blog "Le Temps des Réclames" ---> https://publicite-francaise.tumblr.com/

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L'éco-musée "Le Mas des Razes"

Publié le par Oxymore

Ma soeur m'a remis un article du journal Le Progrès, daté du 8 octobre 2023, sur le "Mas des Razes" de Pierre Bailly :

L'éco-musée "Le Mas des Razes"

Scan agrandi ci-dessous :

L'éco-musée "Le Mas des Razes"
L'éco-musée "Le Mas des Razes"

J'ai évoqué cet éco-musée dans trois articles descriptifs dans ce blog en 2009 (29 août, 5 et 10 septembre), vous pouvez vous y référer en choisissant l'année dans le bandeau à droite de cette page.

Conçu par Dominique Bailly pour la trame historique, c'est son père Pierre qui a été le "bâtisseur", comme il le dit lui-même. Ce passionnant assemblage est à voir absolument, si vous ne l'avez fait ! Et vous aurez les commentaires détaillés de Pierre...

Le Mas des Razes se trouve au n° 12 de la rue Thomas.

Concernant l'article sur les poilus de la rue Thomas, je suis ravi que mon blog soit cité, surtout avec la parole de Marie-Paule...

L'éco-musée "Le Mas des Razes"

Dominique m'a envoyé la reproduction d'un en-tête de la Société PLANCHON, qui possédait un établissement basé au bout de l'allée du Rhône, côté sud.    

L'éco-musée "Le Mas des Razes"

"Il en subsiste encore quelques bâtiments, notamment celui ou sont gravés des repères de crues, sur le montant droit d'un portail. Bâtiment maintenant en zone interdite avec l'application du PPRT", écrit Dominique.

Et toujours... "Le temps des réclames", sur Lyon (https://publicite-francaise.tumblr.com/)

L'éco-musée "Le Mas des Razes"
Bal des Étudiants, Œuvre de bienfaisance au profit des pauvres de Lyon, salle Rameau. Par Didier, 1909

Bal des Étudiants, Œuvre de bienfaisance au profit des pauvres de Lyon, salle Rameau. Par Didier, 1909

Une affiche du célèbre illustrateur Benjamin Rabier, en 1901 (qui fut aussi l'auteur de l'affiche pour "La Vache qui rit")

Une affiche du célèbre illustrateur Benjamin Rabier, en 1901 (qui fut aussi l'auteur de l'affiche pour "La Vache qui rit")

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Demoiselles d'honneur

Publié le par Oxymore

C.L. continue à chiner et fait encore et toujours de belle trouvailles sur le Feyzin d'avant.

Voici une belle photo, et C. demande (et nous aussi) "qui sont ces belles dames". Nous n'avons pas la date (on peut supposer les années 30), ni le lieu précis. Donc le jeu des noms continue...

Demoiselles d'honneur
Demoiselles d'honneur

Et puis C. m'envoie cette photo ancienne d'une borne kilométrique, sur la Route Nationale n° 7 :

Demoiselles d'honneur

Il s'agit sans doute de l'entrée sud de Feyzin, au bord de la route. Cela doit correspondre à peu près à cette photo que j'avais faite il y a quelques années :

Demoiselles d'honneur

Rappelons que la RN 7, chantée par Charles Trenet (voir dans ce blog article du 21 décembre 2008), a été rétrogradée en "route départementale 307"  en 2004...

Sur la RN 7 à Feyzin, voir dans ce blog articles des 24 décembre 2008 et 15 janvier 2010

Demoiselles d'honneur

Enfin, les dernières "pubs" lyonnaises du site "Le Temps des réclames" :

Affiche publicitaire de la « Tour métallique de Fourvières » (à l’époque Fourvière s’écrivait avec un s), Lyon

Affiche publicitaire de la « Tour métallique de Fourvières » (à l’époque Fourvière s’écrivait avec un s), Lyon

Brassière Voyage A. Bastet, Lyon, par Eugène Ogé, 1912

Brassière Voyage A. Bastet, Lyon, par Eugène Ogé, 1912

Demoiselles d'honneur
Lithographie F. Appel, 12 rue du Delta, maison à Lyon, 6 place des Terreaux, 1890

Lithographie F. Appel, 12 rue du Delta, maison à Lyon, 6 place des Terreaux, 1890

Aujourd'hui à Saint-Priest

Aujourd'hui à Saint-Priest

Alcool de Menthe de Ricqlès, 1884

Alcool de Menthe de Ricqlès, 1884

"Le Temps des réclames", excellent site que je vous recommande toujours: https://publicite-francaise.tumblr.com/

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Classards, années 30

Publié le par Oxymore

C.L. m'a envoyé ces deux photos, trouvées en chinant :

Classards, années 30
Classards, années 30

Le jeu des noms (et prénoms) est ouvert : "Qui sont ces beaux Feyzinois ?" demande-t-il...

L'origine de la tradition des conscrits nous est donnée par le site de la mairie de Villefranche-sur-Saône, commune où elle est très ancrée : 

"La tradition remonte au siècle dernier (1). A l'époque -révolue- du tirage au sort des conscrits qui s'effectuait à l'Hôtel de Ville, les jeunes hommes de 20 ans faisaient la fête avant d'être appelés à servir sous les drapeaux de longues années. Or, pendant le Second Empire, deux jeunes Caladois (2) se présentèrent devant les autorités vêtus avec habit noir et gibus. L'année suivante, leurs successeurs firent de même. La coutume s'instaurait.
En 1880, le Caladois Charles HUGAND fut le premier à vouloir fêter l'anniversaire de son tirage au sort, 20 ans après. Au fil des ans, l'idée a été reprise par d'autres. La tradition était née et la fin du tirage au sort en 1905 ne l'a pas arrêtée, ni la suspension du Service militaire en 1998.
Une charte très précise en a établi définitivement les règles afin d'éviter tout débordement, de maintenir l'esprit de la fête et de maîtriser toute évolution hâtive (tenue des conscrits, esprit et comportement du conscrit, etc.).

Inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO et protégée par une marque déposée."

 

http://www.villefranche.net/index.php/capitale-du-beaujolais/un-peu-dhistoire/48-la-tradition-conscrits.html

 

(1) Peut-être l'auteur de ce texte veut-il dire le 19ème siècle

(2) Habitants de Villefranche-sur-Saône ; la "calade" est d'abord  le pavage de dalles plates que l'on retrouve devant l'église Notre-Dame-des-Marais.

 

Voir aussi cet excellent article de "Vivre à Vaugneray", sur l'origine des classes et ses manifestations :

http://cdn1_2.reseaudesvilles.fr/cities/186/documents/nq6fx7veuidhs5j.pdf

Vaugneray se trouve aussi dans le département du Rhône, près de Francheville.

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Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

Publié le par Oxymore

Marie-Jo Sublet, que tous nous appelions "Ninou", nous a quittés le 28 janvier 2024.

C'est une page de l'histoire de Feyzin qui se ferme.

Nous avons évoqué ici son action en faveur de la ville de Feyzin, en qualité de maire surtout. Nous retrouvons son image dans un court extrait du film que j'avais fait lors du premier jumelage de Feyzin, avec la ville anglaise de Barton, en 1980 (voir dans ce blog article du 24 avril 2009)

Ninou, avec le maire de Barton, le 8 mars 1980

Voici ci-dessous le texte diffusé par la famille Feschet, lors de la cérémonie d'adieu:

Ninou est née à Lyon en 1936

Ses parents, Marie et Léopold FESCHET habitaient Saint-Fons. Marie était enseignante à l’école privée et Léopold chimiste à Rhône-Poulenc. Ils sont venus s’installer à Feyzin en 1938, rue de la mairie.

Après des études secondaires à la Xavière et au lycée Saint Just elle termina ses études supérieures à l’Ecole Technique qui lui permit ensuite de travailler à Rhône Poulenc dans un laboratoire de physique chimie.

Le 2 décembre 1960 elle se maria avec Bernard SUBLET, technicien agricole, qui a été victime d’un accident de la route un mois plus tard et est décédé le 9 janvier 1961.

Ce drame la décida à changer de profession et à s’engager auprès des familles en tant que travailleuse familiale.

Plus tard, elle deviendra directrice du regroupement de toutes les associations concernées sous le nom de l’ADIAF en 1972. Elle le restera jusqu’en 1982.  

Dans les années soixante, quelques militants de la jeunesse catholique – dont Ninou – constatant l’absence de structures de loisirs dans le secteur, ont imaginé et créé l’ORLEC, Organisation Régionale Loisirs et Culture.

Cette association s’adressait aux jeunes des villages environnants. Elle était ouverte à tous.

Dans ce cadre, nous avons participé à toutes sortes d’activités :

Ciné-club, fête de la joie, concerts, rencontres avec de jeunes allemands par exemple, spectacles à thème, séjour ski au Villard, camps d’été pour découvrir le monde, et la permanence du vendredi : retrouvailles joyeuses et animées.

 Ninou a été le ferment et la vitalité de l’ORLEC.

Avec son souci du partage, son écoute patiente, ses valeurs humaines elle restera un exemple.

Sa personnalité était rassurante pour les parents. Ainsi nos mères demandaient avant chaque départ « Y’a Ninou avec vous ? ». Un « oui » suffisait à calmer les doutes et les peurs ; pour nous c’était la promesse de plus de liberté, plus de culture, favorisant les valeurs du vivre ensemble avec la possibilité de créer des liens, de partager des moments de vie et des projets.

Avec Ninou et l’ORLEC on a fait l’expérience de la coopération, de la démocratie, de l’engagement.

Elle ne cherchait pas la gloire Ninou, elle voulait simplement que chacun s’exprime, s’épanouisse, trouve sa place et devienne le véritable acteur de sa vie. On a beaucoup discuté, confronté des points de vue. C’était le temps des « Carrefours », des débats, comme en 68 avec des intervenants venus d’horizons différents, des conférences autour d’un sujet de société ou d’actualité.

Discrète et efficace elle a fourni un travail essentiel pour le fonctionnement de l’association.

Elle savait écouter, favoriser le compromis en cas de difficultés.

Réservée elle dégageait cette simplicité qui la rendait proche des jeunes et permettait un vrai dialogue dans la confiance, loin de tout jugement.

Elle posait toujours un regard bienveillant et positif. A ses cotés on se sentait exister.

Ninou a accompagnés notre jeunesse. elle nous a aidé à grandir…. C’est une belle aventure ! Un vrai cadeau, une chance… Nous gardons dans nos cœurs les valeurs et la philosophie qu’elle nous a léguées.

Et puis…On l’a tellement aimée, tellement respectée, notre Ninou, si authentique, si fidèle….

Merci Ninou

Dès 1965, elle s’engage en politique est élue conseillère municipale de Feyzin.

Puis en 1977 elle sera élue maire socialiste de Feyzin jusqu’en 1989.

Elle sut, avec brio et compétence, administrer notre ville qui se développait rapidement à cette époque.

Il manquait beaucoup d’équipements culturels et sportifs : la demande de la population était forte.

L’équipe du conseil municipal en place était jeune et bien engagée dans différents syndicats, mouvements politiques ou autres, avait besoin d’un guide intègre et démocratique.

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

Je me souviens... L'ORLEC, bien sûr... J'étais jeune, mais je ne peux oublier les débats passionnés, animés par Ninou, à Limon (commune de Simandres, Rhône, en direction de Vienne), près de la chapelle Notre-Dame de Limon ; cela se passait en plein air, aux beaux jours, nous étions assis sur l'herbe, et, déjà, nous refaisions le monde...

Et tant d'autres événements et activités, sorties, voyages en Europe, organisés par l'association, qui a offert à de nombreux jeunes du canton la possibilité de s'ouvrir au monde.

Et puis le temps du militantisme politique, pour l'élection de l'équipe municipale, menée par Ninou, en 1977.

Et tant de changement à Feyzin, en ces quelques années (je reviendrai ultérieurement sur ces années de gestion municipale) !

Et je me souviens des grands yeux expressifs de Ninou et de sa voix chaleureuse...

Après la victoire de François MItterrand, en mai 1981, Ninou fut élue députée-maire aux élections législatives de juin (François Mitterrand était venu à Feyzin deux ans auparavant pour la Fête de la Rose).

(photo Le Progrès)

(photo Le Progrès)

Voici reproduits in extenso les témoignages (et textes) lors de la cérémonie du 1er février 2024 :

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)
Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

Murielle LAURENT Maire de Feyzin

Il existe des moments bien difficiles dans la fonction de maire : celui de rendre hommage à ses prédécesseuses ou à ses prédécesseurs. Après, Jacques Chaîne en 2018, Angèle Orard en 2019, nous voici réunis pour rendre hommage à Marie-Josèphe Sublet, Maire de Feyzin de 1977 à 1989.

Elle fut la première femme maire de Feyzin.  

Son engagement et son action restent aujourd’hui bien visibles des Feyzinoises et des Feyzinois. 

C’est à Marie-Jo Sublet que nous devons les équipements permettant le développement d’une offre culturelle et sportive dans notre commune. 

C’est grâce à Marie-Jo Sublet que la culture occupe une place particulière à Feyzin. En 1985, la construction d’un bâtiment dans le Parc de l’Europe est lancée. Il accueillera la première Maison des Jeunes, puis deviendra la bibliothèque municipale et aujourd’hui la Médiathèque. 

En 1982, la place René Lescot connaît de grands travaux : c’est la construction du Centre Léonard de Vinci. 

En 1982, Marie-Jo Sublet inaugure le boulodrome Claude Ballestra. 

En 1984, des terrains de tennis sont implantés à côté de l'École de musique. 

Ce ne sont là que quelques-uns des projets conduits par Marie-Jo, Maire. Mais ce sont des projets qui ont marqué notre Ville, des équipements toujours très utilisés par les habitants de notre commune.  

Je veux rendre hommage devant vous à celle qui marqua notre commune, qui marqua chacune et chacun d’entre vous par son engagement à la tête de notre ville pendant 12 années.

Il y a une dizaine d’années, j’ai eu l’honneur d’être invitée par sa famille à partager un moment avec elle. 

Je conserve de cet échange privilégié l’image d’une femme de convictions, déterminée, engagée, à l’écoute des autres, une femme qui avait à cœur de partager son expérience avec d’autres. 

A la femme politique qu’elle était, je veux dire devant vous qu’elle est un modèle qui inspire, qui a pu, je crois, créer des vocations, qui invite au respect. 

Marie-Josèphe Sublet manquera à Feyzin. Son nom et ses actions resteront à tout jamais dans l’histoire de notre commune.

Et nous pouvons collectivement la remercier. 

Merci Madame la Maire. 

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

 

Qui mieux qu’une femme comme Marie Jo pouvait tenir ce rôle ? Elle a su assumer cette fonction et ceci malgré une autre grande responsabilité prise en 1981. Elle faisait une confiance absolue en ses 6 adjoints qui disposaient de délégations dans leurs domaines respectifs. C’est Marie Jo SUBLET qui

aura ainsi donné l’élan de l’expansion à notre ville d’aujourd’hui. Notre ville dispose depuis : du Centre Léonard de Vinci, de la Médiathèque, du Centre des 3 cerisiers, d’une Ecole de musique, de la Place de la Bégude, d’un boulodrome, d’un complexe sportif au Stade Jean Bouin, et le mas de Regain pour les personnes âgées.

 

En 1981 elle est élue députée du Rhône de la 14° circonscription et siègera à l’Assemblée Nationale jusqu’en 1993. Pendant cette période elle défendit avec opiniâtreté de nombreux dossiers et c’était une fierté pour nous militants de la voir s’exprimer au perchoir au nom de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Vice-présidente de l’Assemblée Nationale elle prenait de temps en temps son petit déjeuner avec le Président de la République François Mitterrand.

En 1998 elle est nommée Chevalier de la légion d’honneur.

Devenue alors plus disponible, elle s’engagera beaucoup au niveau syndical : CFDT Retraités,  

En effet, dès son entrée dans le monde du travail, elle militait déjà au sein de la CFTC.

En 1964, elle sera en plein accord pour l’ouverture et la transformation de la CFTC en CFDT.

Elle milita activement dans le milieu des travailleuses familiales.

En parallèle de sa carrière politique, elle a été une importante militante de l’UTR (union territoriale des retraités de la CFDT). Elle sera à l’initiative de la création de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie). L’UTR CFDT lui rend hommage pour toute son activité militante en lui adressant un salut fraternel.

 

C’est à cette époque qu’elle découvrit sa passion pour l’Art floral grâce à sa professeure et amie Irène Rolland.

En 2004, elle devint Présidente de l’association « Des Fleurs et des Arts à Feyzin ». Cette association a pour but de promouvoir et faire découvrir l’Art Floral.

Elle participa à de nombreux concours : Château de Bionnay, Bagatelle, Lyon Festival des roses anciennes.

 

Le spectacle vivant faisait partie de ses loisirs, elle a fortement soutenu la création théâtrale au Centre Léonard de Vinci. Plus tard elle a été abonnée à la Maison de la Danse pendant plusieurs années.

En 2002, la famille Feschet et quelques amis ont créé l’association « Les Ami(e)s de GAMBUS » dont elle a assuré la présidence. Association qui avait pour but d’assurer la pérennité et le devenir de l’œuvre artistique de Simone GAMBUS : une grande dame de la peinture contemporaine.

Tout au long de sa vie Ninou a œuvré sans relâche pour l’égalité Homme - Femme. Elle a défendu la parité pour que les femmes puissent enfin accéder aux mêmes postes que les hommes. Lors de ses mandats de députée elle a organisé des colloques au Centre Léonard de Vinci, concernant les droits des Femmes en présence d’Yvette Roudy, Georgina Dufoix, Huguette Bouchardeau, Véronique Neiertz.

Plus tard, elle a participé activement à la mise en place dans notre ville de « Des Femmes et des Arts » autour de la date symbolique du 8 mars.

Cette belle personne qui s’est engagée activement et avec force de caractère a vu ses dernières années s’assombrir.

Un voile noir de plus en plus épais s’est abattu sur elle. Petit à petit ça a été l’isolement, elle qui avait été si présente auprès des autres.

Puis tel un chiffon qui efface les mots et les chiffres sur le tableau, cette avilissante maladie d’Alzheimer a tout effacé : l’attention, la réflexion, le regard, le geste, la parole.

Ninou n’était déjà plus !

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

 

Melinda à Ninou
 

Il y a des moments inoubliables, des choses inexplicables, et des personnes incomparables

Il y a des rencontres qui marquent toute une vie ,
On n'oublie jamais une personne, on s'habitue seulement à son absence…

Ma chère Ninou, mon “ Ange protectrice”.
Ton départ laisse un vide immense dans mon cœur.

Celles et ceux qui ont eu la chance de croiser ton chemin dans la vie savent quelle personne magnifique, lumineuse, souriante, généreuse, pleine d’amour et pleine de noblesse, que tu as toujours été.

Les belles personnes sont rares ; elles ne se distinguent pas par leur visage, mais par leur âme.

Ce sont des personnes courageuses, des personnes simples de l’intérieur comme de l’extérieur.

Leur grandeur se mesure à la loyauté de leur cœur et l’humilité de leur âme.

Et, même si parfois la vie nous sépare de ces personnes, elles ont fait de nous une personne meilleure…et ça, c’est éternel.

Je suis très heureuse et honorée, d'avoir partagé avec toi une partie de ta vie. Toi qui étais une personne formidable, pleine d’humanité et de bienveillance, Tu m'as appris et apporté tellement de belles choses.

Comment t’oublier, alors que tu fais partie de la personne que je suis aujourd’hui.
Tu étais ma famille, une personne unique que je continuerais à chérir jusqu'à la fin de ma vie.

Il me faudra certainement très longtemps avant de réaliser que tu es partie,
Il me faudra certainement très longtemps...
Toute la vie même. Je ne t'oublierai jamais.
A Dieu... et merci pour tout.

Repose en paix
🖤

Feyzin 1 février 2024

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

J’ai été témoin de deux fins de vie (de personnes proches) qui se sont étirées sur 2 et 3 années, pour cette étape je ne peux employer le terme « d’accompagnement », qui convenait aux années précédentes.

Ces deux personnes ont fini leur vie dans une maison de retraite modèle : projet de vie et de soins exigeants, personnel formé, implication des familles.

A partir du moment ou on ne pouvait plus se parler, j’ai choisi d’aller donner le repas du soir une fois par semaine. Je ne pouvais supporter d’être présente sans rien faire et cela déchargeait un peu le personnel.

Quelques fois, un sourire, un battement de cil à la question « c’est bon ? », la main qui réagit un peu lors d’une caresse, puis plus rien. Pendant de longs mois le corps immobile, le visage sans expression, bouche ouverte. Seul le personnel peut alimenter. Les petits enfants ne viennent plus, les visites qui paraissent inutiles s’espaces, la famille admet mal les mensualités élevées.

Qu’y a-t-il d’humain dans la vie qui s’est écoulée pendant ces longs mois ?

L’esprit humain cherche un sens à ce qu’il advient, à ce qui se passe.

Et lorsqu’on dit « donner un sens à sa vie », c’est construire quelque chose d’épanouissant, grâce à l’action les liens avec les autres, la circulation des idées, l’amour échangé. Quelque chose d’utile à l’humanité, ce que l’on appelle « solidarité, engagement ».

Pour moi, pour vous ? c’est cela une vie vraiment humaine et Dieu est présent dans ces étincelles d’amour, dans ces étincelles de toute une vie, dont on imagine facilement qu’elles constituent la vie éternelle.

« Être un homme (une femme) en vérité » est-ce que cela s’applique vraiment à ceux qui subissent ce long engourdissement de l’enveloppe charnelle vidée d’humanité, (apparemment ?)

Et une autre question restée sans réponse : est-ce que ça ne pourrait pas avoir un sens d’être débarrassé un peu plus tôt de l’enveloppe charnelle privée d’humanité pour franchir le pas de la vie éternelle ?

(Marie-Josèphe Sublet, avril 2004)

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

Le rêve                Martin-Luther King

 

Je fais le rêve, ce matin

qu’un jour, chaque noir,

chaque homme de couleur,

dans le monde entier,

sera jugé sur sa valeur personnelle,

et non pas sur la couleur de sa peau…

Je fais le rêve qu’un jour la fraternité

ne sera pas seulement quelques mots

à la fin d’une prière,

à la fin d’un discours…

Je fais le rêve

que dans tous les gouvernements

et toutes les municipalités

entreront des citoyens élus

qui rendront la justice

et aimeront  la pitié…

Je fais le rêve qu’un jour

la guerre prendra fin,

que les hommes transformeront

leurs épées en socs de charrue,

que les nations ne se  dresseront plus

les unes contre les autres

et qu’elles n’envisageront plus jamais

la guerre…

Je fais le rêve

que, grâce à cette confiance,

à cette foi,

nous serons capables

de repousser au loin

les tentations de désespoir

et de jeter une lumière nouvelle

sur les ténèbres du pessimisme…

Jour merveilleux,

les étoiles du matin chanteront ensemble,

et les fils de Dieu pousseront

des cris de joie.

 

« La mort n’est rien »  de H.H. Hulland

La mort n’est rien. Je suis seulement passé dans la pièce à côté.

Je suis moi, vous êtes-vous. Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.

Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné. Parlez de moi comme vous l’avez toujours fait.

N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel et triste.

Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

Priez, Souriez, Pensez à moi, priez pour moi.

Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.

La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.

Elle est ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de votre vue ?

Je vous attends. Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.

Vous voyez, tout est bien.

Feyzin 1 février 2024

RIP, Ninou !

(documents reproduits avec l'autorisation de la famille Feschet, que je remercie vivement)

{et désolé pour la publicité qui s'affiche dans mon blog...]

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"La vallée, la chimie et les hommes"

Publié le par Oxymore

Je ne peux que vous recommander ce documentaire d'Alix Maurin, qui a été diffusé sur France 3 Auvergne Rhône Alpes le 30 novembre dernier, mais que l'on peut voir sur le site de France Télévisions. 

Ce documentaire de 53 minutes nous raconte l'histoire (non achevée) des usines de la chimie (et de la pétrochimie) des bords du Rhône à Saint-Fons, Pierre-Bénite et Feyzin, depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à nos jours. Très documenté, le film est agrémenté de nombreux témoignages d'anciens employés des usines Rhône Poulenc, Specia, Ciba ou Rhodiaceta. Depuis les origines, avec le "fondateur" Michel Perret, qui créa ce qui allait devenir le grand site capitaliste de la Vallée du Rhône, nous suivons avec intérêt les grandes évolutions de ce secteur qui marqua l'histoire de la société et des hommes (notamment le militantisme ouvrier). Acide sulfirique, colorants et produits de synthèse, médicaments (aspirine, Profenid, Vitascorbol...), PVC, tout y passe, pour les besoins du monde moderne. 

(web)

(web)

On montre aussi le revers de la médaille, avec les accidents et la dangerosité, la toxicité des produits et les maladies professionnelles chez les employés (cancer du foie...), surtout dans les années 1970-1980. Après la création du Centre de Recherche de Belle-Etoile, la construction du barrage et du canal de fuite de Pierre-Bénite, la raffinerie de Feyzin a vu le jour. Deux ans après sa mise en route, la première grande catastrophe technologique, le 4 janvier 1966 (voir articles dans ce blog) a marqué les esprits en France. On a alors pris conscience d'une "société du risque". Sans parler de la pollution du Rhône et des airs qui est toujours d'actualité sur ce site.

(source : Google)

(source : Google)

Film d'histoire, de mémoire, et aussi film sur les hommes et le monde moderne. Nous avons le plaisir de voir apparaître C.L., qui a fait bénéficier de ses archives (collection personnelle) et, comme bien d'autres, de ses souvenirs. Mon père a travaillé à Rhodiaceta, et je me souviens qu'il parlait du tergal, cela m'est resté...

"La vallée, la chimie et les hommes"

Film à voir sans faute ici : https://www.france.tv/france-3/auvergne-rhone-alpes/la-france-en-vrai-auvergne-rhone-alpes/5430780-la-vallee-la-chimie-et-les-hommes.html

(source : Google)

(source : Google)

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En-têtes professionnels

Publié le par Oxymore

Dominique Bailly, éminent historien de Feyzin, m'a fait parvenir des en-têtes professionnels d'artisans d'autrefois.  J'avais déjà publié de pareils documents (voir dans ce blog articles du 23 juillet 2023, du 7 avril 2022 et du 17 août 2009).

Mais cette fois, Dominique a trouvé des en-têtes beaucoup plus anciens, avec pour certains un exemplaire de la signature des artisans.

Voici ces documents :

 

Gillet, plâtrier-peintre, avec sa signature, 1976
Gillet, plâtrier-peintre, avec sa signature, 1976

Gillet, plâtrier-peintre, avec sa signature, 1976

Cassière, maçon, 1891 et sa signature, 1892
Cassière, maçon, 1891 et sa signature, 1892

Cassière, maçon, 1891 et sa signature, 1892

Chavant, menuisier, et sa signature, 1906
Chavant, menuisier, et sa signature, 1906

Chavant, menuisier, et sa signature, 1906

Chavaux, plâtrier, et sa signature, 1906
Chavaux, plâtrier, et sa signature, 1906

Chavaux, plâtrier, et sa signature, 1906

Guyot, maçon, 1906, et sa signature, 1909
Guyot, maçon, 1906, et sa signature, 1909

Guyot, maçon, 1906, et sa signature, 1909

Amalvict, serrurier, 1906

Amalvict, serrurier, 1906

Dominique m'a envoyé aussi un extrait d'une carte, probablement d'état-major, datant de 1902. Le scan représente le secteur de Feyzin. La croix bleue correspond à l'emplacement de la poterie Paillet (voir article du 30 janvier 2009). 

En-têtes professionnels

Ci-dessous, une photo de la poterie que j'avais prise juste avant sa démolition lors du chantier industriel.

En-têtes professionnels

Grand merci à Dominique pour ces précieux documents !

Enfin, je vous livre les dernières pubs lyonnaises du très beau site (que je vous recommande encore) "Le temps des réclames" (https://publicite-francaise.tumblr.com)

Visseaux-Vissolux, l'éclairage moderne industriel, Lyon

Visseaux-Vissolux, l'éclairage moderne industriel, Lyon

Papier à cigarettes Le Lapin. Papier duc extra supérieur. Paris. Lyon. Anvers, 1890

Papier à cigarettes Le Lapin. Papier duc extra supérieur. Paris. Lyon. Anvers, 1890

Cuisinière à gaz Brachet-Richard, 1952

Cuisinière à gaz Brachet-Richard, 1952

Charentaise Semelflex, 1950 (ce n'est pas Lyon, mais pas si loin, Pont-de-Chéruy)

Charentaise Semelflex, 1950 (ce n'est pas Lyon, mais pas si loin, Pont-de-Chéruy)

"A partir du 9 novembre, l'Express de Lyon publiera, les Deux berceaux par Emile Richebourg, 1890" - Lithographie F. Appel, 12 rue du Delta, maison à Lyon, 6 place des Terreaux

"A partir du 9 novembre, l'Express de Lyon publiera, les Deux berceaux par Emile Richebourg, 1890" - Lithographie F. Appel, 12 rue du Delta, maison à Lyon, 6 place des Terreaux

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Au Fort de Feyzin

Publié le par Oxymore

Lors d'un court passage à Feyzin, fin septembre dernier, j'ai eu l'occasion de faire un petit tour au Fort de Feyzin, et j'ai fait quelques photos...

Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de FeyzinAu Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Jeunes écuyères au centre équestre

Jeunes écuyères au centre équestre

Stèle romaine exposée dans le hall d'entrée de la médiathèque

Stèle romaine exposée dans le hall d'entrée de la médiathèque

J'ai aussi photographié la fresque de l'Europe (Jean Boachon, Liliane Roux, Pierre Vireton) dans l'Allée des Marronniers. Un petit coup de peinture avant qu'elle ne disparaisse?

Aujourd'hui...

Aujourd'hui...

... et à l'origine...

... et à l'origine...

Le Fort de Feyzin se trouve rue du Dr Jean Long ; il est ouvert au public tous les jours: sentiers, parcours de santé, base de loisirs (salle multisports, centre équestre), espaces séminaires, manifestations culturelles...

          www.lefortdefeyzin.fr

          www.ville-feyzin.fr

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