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Le Fort de Feyzin

Publié le par Oxymore

Ce fameux Fort, si mystérieux, si secret, si dissimulé, on se demandait bien s'il existait. On nous en parlait à l'école, dans le cadre des cours d'instruction civique sur la Commune de Feyzin. Mais on ne l'avait jamais vu. On savait vaguement où il se trouvait, près de la Route de Corbas, là-bas dans les bosquets. Et un jour, le Fort fut rendu aux Feyzinois. En 2003, la Mairie de Feyzin en faisait l'acquisition et mettait en place un "comité stratégique" pour réfléchir à l'usage de cette nouvelle immense bâtisse de Feyzin. La Ville de Feyzin publia une plaquette sur le Fort de Feyzin :


Dominique Bailly, grand historien devant l'Eternel, m'a transmis le document qui suit. Vous saurez tout sur le Fort de Feyzin grâce à ce véritable guide, comme si vous y étiez !

Le fort de Feyzin

 

Présentation inspirée de la visite organisée pour les adhérents de Mémoires Corbasiennes, le samedi 25 novembre 2006, sous la conduite du colonel Bonijolly et par les divers documents que j’ai pu glaner de ci de là. Pour ceux désirant des informations supplémentaires voir aussi :

  

  1. L’ouvrage sur les défenses de Lyon de Dallemagne & Fessy. Le croquis-type de la page 248 correspond tout à fait à la physionomie du fort de Feyzin. Dans la monographie des différents forts, un paragraphe est dédié à celui de Feyzin (p. 175 à 183). A signaler aussi deux photographies de la caserne du cavalier pages 151 & 152.

      2. Un site Internet mérite le détour : www.fortiff.be . Il dresse un état des lieux en juillet 2003. On peut y admirer une trentaine de photos, dont certaines sont uniques. Deux d’entre elles représentent les fresques du magasin à poudre, qui a servi de théâtre pour la troupe, avant qu’elles ne soient dégradées par l’incendie du plancher de la poudrière.

 

Le fort, situé au sud de la ville de Lyon, a été édifié entre 1875 et 1877 sur la rive droite du Rhône, au sommet d’une moraine glacière. Celle ci était donnée à 232 m d’altitude sur une carte de 1869. L’inscription portée sur le pilier droit de la grille du ravelin indique 227.70 m.

 Il fait partie du troisième secteur de défense de Lyon ; le plus important de la place.

C’est l’une des quatre plus grandes fortifications de la ceinture de Lyon avec celui du mont Verdun (1874) et ceux de Vancia (1875, nord de Lyon) et de Bron (1875, est de Lyon). Il est de forme pentagonale et comporte 7 saillants. Sa superficie en fait l’ouvrage le plus important de la place de Lyon (22000 m² dont 10000 m² habitables). Il est flanqué des ouvrages d’Irigny et de Corbas.

Ce type de gros chantier, était adjugé dans le cadre de marchés de travaux, attribués à un seul entrepreneur. Le gros des ouvriers était constitué de manœuvres. Les corps de métiers comportaient des mâçons, des tailleurs de pierre, des charpentiers, des menuisiers, des ferronniers, des peintres ainsi que des vitriers.

 Lors de l’édification de ces ouvrages, la main d’œuvre locale insuffisante conduisit les entreprises de terrassement à recruter de nombreux Italiens. Pourtant ces fortifications furent projetées pour faire face à la menace que représentait l’Italie à l’époque. Il fallait compter en gros 500 terrassiers par chantier. D’après les indications portées dans le dénombrement de la population feyzinoise en 1876, il y avait 359 ouvriers sans domicile fixe employés aux travaux du fort ainsi que 4 militaires du second régiment du génie.

Un état des chevaux de l’entrepreneur Raffin de la bégude, mentionne 28 chevaux employés aux travaux du fort, au 12 novembre 1877.

L'entrée :  Elle est située sur la face arrière du fort. Comme elle constitue le point faible de toute enceinte fortifiée, on la renforce par tout un système défensif.

Le Ravelin levée de terre, affectant la forme d’un triangle, surmonté d’une banquette d’infanterie où l’on poste des fusiliers en cas d’attaque. Son entrée est close par une forte grille (celle d’origine ayant disparu, a été remplacée par la municipalité). Son rôle est d’empêcher un tir direct contre l’entrée du fort.Le chemin d’accès au fort est coudé de façon à ce que les assaillants ne puissent prendre la porte en enfilade. Une casemate d’infanterie, dont l’accès se fait uniquement au moyen d’une passerelle mobile, permet aux fantassins de le tenir sous leur feu. Une fois enfermés dans leur retranchement ces hommes sont coupés du reste de la garnison. Ils sont en « enfants perdus ».Un fossé sec fait tout le tour du fort. Pour y accéder, il faut traverser le pont bordé de rambardes en ferronnerie et dont une partie est inamovible (elle est dite dormante) et l’autre peut être rétractée.Le pavillon d’entrée comprend un passage charretier, le mécanisme de la partie mobile du pont roulant ainsi que les bâtiments situés de part et d’autre. Ils englobent le logement du commandant du fort, le poste de garde, les logements disciplinaires ainsi que les poternes d’accès au fossé. A signaler dans une cellule la présence d’inscriptions laissées par ses divers occupants, dont certaines de la main de prisonniers internés ici à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 ·         Le fort de Feyzin avec l’hôpital de Vénissieux et les annexes de la bégude (femmes) et St Priest (officiers hongrois et autrichiens) constituaient le dépôt n°141 et totalisaient 8900 prisonniers de guerre de l’axe.

 ·         Lors de la rafle et des internements d’août 1942, le fort de Feyzin avait été choisi par les services de la préfecture pour servir de camp de réserve.

La gorge, zone en renfoncement qui encadre l’entrée, est défendue par deux plateformes d’artillerie surmontant les côtés de la courtine (zone en retrait de l’axe des murs d’escarpe) lesquelles sont dotées de canons à l’air libre. Cette artillerie dite de flanquement de la gorge, permet de la prendre en enfilade. La plate forme ouest a été détruite lors de la création d’une voie d’accès permettant de descendre dans le fossé de gorge.Le mur intérieur du fossé (côté fort) est appelé l’escarpe. A Feyzin il est à escarpe attachée car le talus de rempart arrive en haut du mur. La contre escarpe est le mur du côté extérieur. A l’origine, seul ce dernier était en béton. Le mur d’escarpe fut édifié en terre coulante (pente de 45°) et ne fut bétonné que 30 ans plus tard. C’est pour cette raison qu’il affecte un fruit important. La partie située au delà du mur de contre escarpe s’appelle le glacis. Sa pente est calculée pour que les tirs d’infanterie soient rasants. Il est planté d’arbres qu’on laisse pousser en temps de paix. En cas de conflit, on les coupe à 1 m du sol. Le bois coupé est rentré au fort pour servir de bois d’œuvre puis les troncs, réunis par du fil de fer barbelé. Des banquettes d’infanteries sont disposées sur le pourtour du fort.La porte est défendue par des meurtrières ainsi que des ouvertures en arc de voûte (créneaux de pied) qui permettent de laisser tomber des grenades. Le fronton est très travaillé. La maçonnerie de la façade du pavillon de garde est en « opus incertum ».Le pont roulant sur chariot à effacement longitudinal fonctionne de nouveau depuis que la municipalité l’a restauré. Il est monté sur un chariot et se manœuvre à l’aide de deux manivelles. Il coulissait sous la porte blindée. Ce type de pont, qui s’escamote dans le sens de la longueur, est le moins courant. Les tôles du bas, qui ont été rajoutées, bouchent le passage par lequel il passait sous la porte.La tenaille est la partie du couloir d’entrée comprise entre la grille et la porte blindée. De part et d’autre, elle est prise sous le feu de meurtrières qui assurent la défense rapprochée. Une fois celle ci traversée, on arrive enfin au pavillon d’entrée puis on pénètre dans la cour extérieure dite des flanquements.  

Le casernement de la troupe :

La garnison des forts était généralement placée sous le commandement d’un artilleur. Outre les artilleurs, leur effectif englobait aussi une compagnie d’infanterie et quelques hommes du génie. En temps de guerre le fort de Feyzin pouvait accueillir plus de 800 hommes. Si l’on en croit les dénombrements de population de la commune la garnison était forte de :

10 hommes en 1881                                  116 hommes en 1886              

6 hommes en 1891                                    10 hommes en 1896            

5 hommes en 1901                                    10 hommes en 1911

1 homme en 1926                                      80 hommes en 1936

En 1891, manœuvre de brigade, du 13ème corps d’armée à Feyzin.

Durant la première guerre mondiale, le fort servit de casernements lors du regroupement des troupes envoyées au front.

Le fort était gardé par un concierge. En avril 1932, l’intendant militaire de Lyon et le colonel Girard chef du génie, louèrent à Mr Charles Rouville habitant de Feyzin, un logement de trois pièces situé au rez de chaussée de la caserne du Parados et un jardin de 4 ares dans les dépendances du fort pour 250 francs/an.

 En 1934, les hommes d’un détachement du 402ème régiment de DCA séjournèrent au fort du 21 au 28 août. Il faut croire que les casernements n’étaient pas très habitables. Trois officiers furent logés chez Tronel (château de la bégude) ; Cinq officiers chez Genin à la balme (mairie) ; huit hommes dont un brigadier-chef chez Rama (RN7) ; un officier, deux sous officiers et 24 hommes chez Potier (château route de Vénissieux). En 1940, deux compagnies de la garnison du fort étaient logées hors les remparts. Une compagnie était cantonnée dans les anciens Ets Roux Soignat (le hurlevent) et une autre dans la maison Janez à la Tour.

La première caserne est dite de « parados » (derrière le dos des combattants) et porte sur son fronton les dates de la durée du chantier de construction du fort : 1875 / 1877. Elle fut réalisée avant la réception des consignes de Séré de Rivières, ce qui explique que son architecture diffère de celle de toutes les autres casernes de la ceinture dite « Séré de Rivière ». Elle comporte 17 travées sur deux niveaux. L’inférieur abrite des magasins et le supérieur des logements. Les chambres sont protégées par une épaisseur de 2 à 3 m de terre. On peut voir au niveau des linteaux de fenêtres, des cornières métalliques qui reçoivent le blindage en temps de guerre. Une fois toutes les issues extérieures ainsi obstruées au moyen de madriers de bois, on utilise les galeries souterraines desservant l’arrière des casernements. On devait alors s’éclairer au moyen de lampes à huile, de chandeliers et de lanternes à main.

Un poêle à bois ou à charbon assurait le chauffage dans chaque casemate. Les chambrées étaient prévues en théorie pour 60 hommes.  

Des galeries enterrées permettent de circuler dans le fort tout en restant abrité. Leurs murs sont en pierres et leurs voûtes en maçonnerie. De nombreuses huisseries sont encore en place.

 Les locaux techniques situés en arrière de la caserne du parados regroupent tout ce qui a trait à l’eau, au pain et à la cuisine. Ils abritent aussi le réfectoire.

Le puits profond de 67 m conserve encore sa pompe à bras, l’installation de la pompe électrique, ainsi que l’appareillage qui servait à descendre une nacelle lors des opérations de curage. On peut aussi voir un lavoir et des lavabos où l’on faisait sa toilette à l’eau froide. Le fort fut alimenté en eau potable par la commune à partir du 04 avril 1936.

En face se trouve la boulangerie (les douches dans la partie droite sont plus récentes). Il y a deux fours à pain contigus ainsi que deux potagers (à l’emplacement de la planche et du mur de briques). Les potagers sont des fours à braise destinés au chauffage des aliments. A signaler une fresque murale traitée façon bande dessinée. La capacité des fours à pain était comptée en rations (une ration = 750g de pain par homme et par jour).

Les forts sont dotés d’un réseau d’évacuation des eaux usées très perfectionné, où un homme peut tenir debout, afin de conserver les fossés secs.

 En arrière se trouve une seconde caserne dite du « cavalier ». C’est un massif situé en arrière du rempart et qui constitue une deuxième crête de feu permettant de voir par dessus la première (comme les chevaliers pouvaient voir par dessus les troupes à pied dans les armée médiévales, d’où le terme cavalier). Les murs sont faits de matériaux locaux : pierres blanches de Villebois, granite d’Irigny, pierres rougeâtres de Couzon.

Le cavalier a été édifié conformément aux consignes de Séré de Rivières : pilastres, fenêtres triples, … Il comporte trois niveaux. Les casernements sont constitués de pièces rectangulaires voûtées séparées les une des autres par des piédroits. Chaque voûte est auto stable par rapport aux autres pour éviter l’effondrement de toutes les casemates au cas où l’une d’entre elles soit détruite. Un doublage de briques permet d’isoler les pièces de l’humidité. Les casernements sont protégés par une importante couche de terre et desservis, à l’arrière, par un couloir souterrain. Les portes et fenêtres donnant sur l’extérieur pouvaient être obturées par des blindages. On retrouve ce type de caserne dans toutes les constructions postérieures au fort de Feyzin.

 De chaque côté une rampe permet d’accéder au pas de tir. L’alignement de traverses abris est impressionnant. Des magasins occupent la partie centrale du rez-de-chaussée. Les deux extrémités abritent des locaux techniques tels les latrines, la forge ou des cages d’escalier. Les chambres sont au premier étage. Le troisième niveau abrite l’entresol de batterie. Ce bâtiment surplombe la cour intérieure dite des remparts.

 Entre le cavalier et la caponnière du saillant existe une troisième cour appelée cour des caponnières.

L’armement :

L’artillerie d’un fort tel que celui de Feyzin comportait 60 bouches à feu. Il y avait quatre catégories de canons.

L’artillerie lourde longue qui tire à tir tendu :

·         24 rayés, deux places, en bronze avec recul en 1874

·         Puis138 mm en bronze avec culasse ouverte vers1878/1879

·         Ensuite Canons en acier de 120 & 155 mm en 1880

L’artillerie courbe faite pour tirer sur les glacis :

Mortiers en bronze de 15 (portée 200 à 300m) ; de 16 ; de 22 et de 27 cm (portée 800m). A Feyzin, il y a huit casemates de feu à tir indirect (mises au point en 1874).

 L’artillerie de flanquement destinée à couvrir la gorge et les fossés :

                   ·         Deux canons à l’air libre au niveau de la gorge

                     ·         Canons des caponnières (10 pièces à Feyzin)

L’artillerie de sortie de la compagnie d’infanterie :

Batterie de campagne tractée par des chevaux destinée à appuyer l’infanterie lorsqu’elle doit tenter une sortie hors du fort. En 1914, un état des ouvrages, mentionne le fort de Feyzin comme étant terminé et que le nombre de pièces pouvant être mises en batteries au moyen de la garnison et sans avoir à réaliser des travaux conséquents était de 6 pour les remparts et de 15 pour les flanquements.

Une carte d’avril 1914, indique pour Feyzin une batterie de 120 ainsi qu’une de 155. D’autres documents de la même année mentionnent un télégraphe et une infirmerie de 64 lits.

L’essentiel des canons est disposé sur des plateformes à l’air libre car la poudre noire émet énormément de fumées toxiques. Ces postes de tir sont encadrés par des traverses abris qui les protègent du feu de l’ennemi.

 Le fort de Feyzin possède une batterie basse car une partie de son artillerie est placée en avant du massif central par delà la rue du rempart (chemin reliant entre elles l’ensemble des traverses abris). Il possède aussi une batterie haute disposée sur un cavalier d’artillerie qui surmonte un casernement.

Les casemates à tir indirect sont toutes placées en arrière de la rue des remparts, dans le parados en arrière de parapets d’infanterie. Ces casemates de protection de l’artillerie courbe sont regroupées deux par deux avec entre elles un magasin à munition. Elles encadrent la caserne du parados et son desservies par une galerie de flanquement. On peut encore voir des wagonnets qui servaient au transport des obus ainsi que des tronçons de rails métalliques. A chacune des deux extrémités se trouve une écurie. Celles ci abritaient les chevaux nécessaires aux manutentions. Deux de ces casemates (sur le côté Est du parados) ont reçu des aménagements postérieurs : implantation de lavabos pour l’une et transformation en porcherie pour l’autre.

Les traverses abris protégeaient les plateformes d’un tir en enfilade. Dans chacune d’elles, il y avait 3 artilleurs et 9 auxiliaires. Elles servaient aussi à abriter un stock de munitions de sécurité. Dans le fort de Feyzin, certaines comportent en plus une casemate de tir direct. On remarque deux échancrures de part et d’autre de l’embrasure. Elles permettaient de déplacer latéralement le canon afin de le doter d’un champ de tir plus important. Un escalier monumental permet de rejoindre les niveaux inférieurs. Un monte charge permettait de monter les canons. On peut voir le crochet de fixation dans la voûte. Il y a enfin deux couloirs appelés « bras de traverses » qui permettent d’accéder aux plateformes d’artillerie des canons de 120, disposés à l’air libre.

Les batteries, ainsi disposées à ciel ouvert sur les crêtes d’artillerie dominant les dessus du fort, étaient protégées des tirs directs par un parapet en terre. Les canons étaient entourés sur les côtés par deux levées de terre appelées traverses qui les protégeaient des éclats d’obus et des tirs en enfilade. Enfin, la plateforme de tir était protégée des tirs de revers, ou « à dos », par le massif de terre recouvrant les casernements du parados (d’où son nom).

Les magasins à poudre :

Les poudrières sont au nombre de deux et sont situées à l’écart des casernes. Leur capacité est de 70 tonnes. Les obus étaient livrés vides et stockés en attendant d’être remplis. La poudre noire était livrée en caisses et devait être stockée à l’abri de l’humidité. Pour cela, la zone de stockage était entourée d’un vide sanitaire. De plus un plancher isolait les caisses du sol et une gaine d’aération reliait directement cette salle à l’extérieur. Tous ces aménagements entraînaient une circulation d’air tout autour des pièces évitant ainsi les infiltrations d’eau et les remontées d’humidité. L’un des deux magasins à poudre détourné en théâtre, a vu ses murs décorés de cartouches avec fresques, représentant des scènes de music-hall.

L’atelier de chargement des obus se trouve à l’une des entrées de la poudrière. C’est là que l’on chargeait les obus avec la poudre fine et qu’on remplissait les gargousses. La poudre grossière était utilisée pour la propulsion des projectiles.

Tant dans la poudrière que dans l’atelier de chargement, toute source d’éclairage directe était proscrite afin d’éviter tout risque d’explosion. Ces locaux ne pouvaient être éclairés qu’au travers de hublots en verre forts épais (20 mm). Un couloir ainsi qu’un escalier situés sur le côté permettent d’accéder à la chambre des lampes à pétrole ; lesquelles étaient équipées de réflecteurs et séparées  du magasin par des vitres carrées.

Les archives municipales de Feyzin conservent un registre des munitions des forts de Feyzin et de Corbas. Ce document comporte aussi des relevés météorologiques des années 30 ainsi que les plans de divers locaux dont ceux des caponnières reproduits ci après.

Les caponnières :

Sous la caserne du cavalier part la galerie d’accès de la caponnière de saillant. Deux grilles disposées à chacune de ses extrémités permettent de limiter les infiltrations de l’ennemi. L’entrée de la caponnière est défendue par un poste de garde. Deux meurtrières permettent de faire feu au niveau de la grille. Dans le long couloir souterrain il y a un puits de lumière qu’on peut obstruer à l’aide de madriers. Sur les murs, de loin en loin subsistent des plaques de bois qui correspondent aux emplacements des lampes à pétroles utilisées pour éclairer les lieux.

Le fossé ne constituant pas un obstacle suffisant contre les assauts de l’infanterie ennemie, il est défendu par des casemates basses saillant sur le mur d’escarpe appelées caponnières. Elles sont reliées aux casernements une galerie souterraine, en plan incliné.

La caponnière du saillant du fort de Feyzin est exceptionnelle par sa taille du fait qu’elle possède des flancs à 3 embrasures. C’est la plus grande de la ceinture de Lyon. Les autres forts n’ont que deux embrasures sur chaque flanc de caponnière.

Elle est dotée de deux batteries d’artillerie qui battent chacune un fossé. Chaque batterie est forte de trois pièces parce qu’à l’origine le fossé d’escarpe fut réalisé en terre coulante. Son gabarit se trouva ainsi plus large que lorsque les deux murs du fossé sont bétonnés.

Deux poternes permettent de gagner les fossés de front. Une galerie de fusiliers permet de tirer par les embrasures d’infanterie ou lancer des grenades par les créneaux de pied sur les assaillants qui parviendraient dans le fossé.

Les servants des pièces sont protégés par une visière qui se trouve en avant de l’embrasure de tir (tunnel en avant du poste de tir). On peut encore voir des pitons de fixation des pièces d’artillerie fichés dans le sol ainsi qu’un créneau pour canon de 12, culasse.

Les caponnières sont entourées d’un fossé creusé plus bas que celui qui entoure le fort. C’est le fossé diamant destiné à recueillir les débris de maçonnerie détachés par les bombardements afin qu’ils n’obstruent par les embrasures.

Il y avait deux types de pièces pour tirer de la mitraille (sortes de grosses cartouches de chasse avec à l’intérieur des balles de 2 cm de diamètre). Les obus étaient à proscrire car ils auraient détérioré les murs du fossé.

·         Avant 1880 : canons de récupération en bronze modifiés se chargeant par la bouche puis canons de 12, culasse

·         Apparition des canons revolvers Hotchiss en 1879

 

Les orillons de caponnière dotés de créneaux horizontaux prolongent la galerie et permettent aux fusiliers de protèger les batteries. Ils diminuent l’angle possible des tirs susceptibles d’atteindre les embrasures.

En face des orillons, on peut voir les portes d’accès et les meurtrières des galeries de contrescarpe où l’on postait aussi des fusiliers. Il y avait là des amorces de galeries ou de contre mines. C’était des galeries de 10 à 15 m de long avec des postes d’écoute du bruit que pouvait faire l’adversaire en creusant une galerie pour venir miner la caponnière afin de la faire sauter. On déterminait alors la direction d’où provenaient les bruits de creusement et l’on s’empressait de creuser à son tour une galerie afin de miner et pulvériser celle de l’adversaire.

C’est ces galeries qui ont accrédité la légende qui veut que les forts soient reliés entre eux par des galeries souterraines.

Le fort possède aussi deux demi-caponnières de flanc, chacune armée d’une batterie de deux pièces d’artillerie. Là aussi, des poternes permettent de rejoindre les fossés de flanc. Une galerie de fusiliers et un orillon de caponnière assurent la défense des batteries.

 

                                                                    D. BAILLY Avril 2007

 

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Retour au Cercle

Publié le par Oxymore

De nouvelles photos de l'époque des soirées à thème étant disponibles, nous revenons au Cercle de Feyzin. En fait le Cercle-Foyer, qui était alors présidé par Georges Saunier, comme l'indiquait Gaston Riffart (correspondant local pour Le Progrès de Lyon) dans cet article (non daté) :

 


On se souvient alors que les soirées à thème (bals costumés, repas des Rois) étaient devenues une tradition pour la nuit de la Saint-Sylvestre.
 

 

Cette photo n'a jamais existé ! Je m'explique : on faisait développer les pellicules photos, et le photographe ne développait pas les photos ratées ; celle-ci était considérée comme ratée car quelqu'un passait devant l'objectif. Un petit coup de recadrage et hop, le négatif scanné donne une photo toute neuve (ou presque), si je puis dire : la soirée Repas des rois (1965 ?)

Les thèmes retenus pour les nuits de la Saint-Sylvestre, à l'époque, étaient le Tyrol (avec choucroute et bière), les guinguettes des îles du Rhône et d'autres, oubliées sans doute.

 


La soirée Bal costumé, avec sur la scène, la revue des costumes, devant la foule. Notez les inusables tableaux peints, sur la scène (servant de décors passe-partout, dont parlait Marie-Paule dans l'article précédent sur le Cercle)

 


Vous avez vu, à droite, il y avait même Ringo Star (des Beatles) à cette soirée...
(faites un zoom et vous verrez si ce n'est pas vrai)

 


La photo controversée, enfin à l'endroit (c'est normal, le négatif avait été scanné à l'envers) ; on retrouve le bar au fond à droite et enfin le papa de Marie-Paule à l'endroit... Ah la la !...

Par la suite, je crois que c'est le Comité des Fêtes de Feyzin qui reprit l'idée pour les Nuits de la saint-Sylvestre, et cela se passait dans la toute nouvelle salle omnisports de la place des Razes, qui pouvait accueillir un public très nombreux.

 

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Archéologie

Publié le par Oxymore

Dominique BAILLY m' a transmis le document ci-dessous, reproduit tel quel, sur les sites archéologiques de Feyzin déterminés par le Code du patrimoine.
A vos pelles et pioches, il y a de quoi faire !

 

FEYZIN ( 69 )

NOTICE DE PRESENTATION DES ZONES ARCHEOLOGIQUES DE SAISINE

L’article L.522-5 du Code du patrimoine prévoit que dans le cadre de l’établissement de la Carte archéologique, l’Etat peut définir des zones où les projets d’aménagement affectant le sous-sol sont présumés faire l’objet de prescriptions archéologiques préalablement à leur réalisation.

A ce titre, ont été définies sur la commune de Feyzin treize zones dont les délimitations s’appuient sur le passé archéologique riche de la commune, et sur le potentiel de l’urbanisation.

Les zones ainsi délimitées sont les suivantes :

1- Les Rases – Carré Brûlé

Eglise et cimetière du Moyen Age, l’église fut détruite en 1850, elle figure sur le cadastre napoléonien et était située en bas de la Montée des Gorges.

Pour le Moyen Age, les mentions d’archives viennent compléter les sites repérés sur le terrain. Durant cette période, Feyzin a fait l’objet de querelles pour sa possession entre les seigneurs de Chandieu et les archevêques de Vienne.

Au VIIème siècle, le territoire de Feyzin appartient à l’Eglise de Vienne, et apparaît sous le nom de «Ager Fascium ». En 1040, un chevalier de Chandieu renonce à ses possessions sur Feyzin en faveur de l’archevêque de Vienne.

En 1157, l’église de Feyzin est mentionnée dans le Cartulaire de l’Eglise Saint-André-le-Bas de Vienne. Elle appartient à l’archevêque de Vienne. Plus tard, des documents conservés aux Archives Départementales de l’Isère citent l’hôpital et le village de Feyzin comme relevant de la seigneurie de Chandieu et du Comte de Savoie en 1241. En 1310, Jean de Chandieu vend la seigneurie qu’il possédait à Feyzin.

Maison-forte du Moyen Age (Carré Brûlé), dont on peut encore apercevoir des vestiges de fortifications.

2- Les Rases

Motte castrale médiévale, conservée vers la rue du Dauphiné et surmontée d’une croix.

3- Les Rases

Sépultures d’époque indéterminée

4- Le Fort

Indices de site protohistorique et gallo-romain

5- Les Figuières

Indices de site protohistorique : céramiques

Indices de site médiéval : céramiques

6- Mas de la Pierre

Villa gallo-romaine

7- Chariéton

Indices de site préhistorique : silex

Indices de site protohistorique : céramiques

site gallo-romain : tegulae

8- Les Roussettes

Indices de site protohistorique : céramiques

Indices de site gallo-romain : tegulae

9- Beauregard

Sépulture d’époque indéterminée

10- La Tour

Structure funéraire gallo-romaine

Mur médiéval

Prieuré du Moyen Age, édifié en1252, par l’archevêque Jean de Bernin, qui bien que fortement modifié, possède encore des vestiges médiévaux.

11- Chariéton

Indices de site gallo-romain : céramiques et tuiles

12- Sous le Pin – Les Charrières – La Sangladière

Villa gallo-romaine mise au jour en 1851, en partie fouillée et étudiée.

Indices de site gallo-romain : céramiques et tegulae

13- La Radio

Indices de site protohistorique et gallo-romain

Vu pour être annexé

à l’arrêté n° 05-311

du 1er juillet 2005

Ce n'est pas Feyzin! Mais le riche site archéologique de Saint-Romain-en-Gal, à côté de Vienne, témoin de l'importante  présence gallo-romaine dans la région  (ph. Wikipédia)

Ce n'est pas Feyzin! Mais le riche site archéologique de Saint-Romain-en-Gal, à côté de Vienne, témoin de l'importante présence gallo-romaine dans la région (ph. Wikipédia)

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Ma mémée des Razes

Publié le par Oxymore

A la demande générale (la mère aux mirons, la copine de Thierry, la mère la plus punk et l’agasse, entre autres), je vais vous parler de ma mère-grand, qui fut un personnage typique de Feyzin.

Née en 1881, ma grand-mère avait des ascendances ardéchoises, ce qui explique peut-être quelques traits de caractère que je vais évoquer ici. Ma grand-mère, Angèle AYME, née Caillot, fut une maîtresse femme. Epouse du chef de gare mon grand-père, elle fut veuve en 1931. Elle dut poursuivre la tenue du commerce rue des Razes, à côté de la pharmacie, commerce qui fut d’abord bureau de tabac puis boulangerie. Comme je l’ai déjà écrit précédemment, ma mère, très jeune, devait porter le pain « dans tout le pays ». Lorsqu’elle rencontra mon futur père, leur liaison fut très discrète, car mon père était fils d’immigrés italiens, et ma grand-mère pensait que jamais sa fille n'épouserait un tel homme. Pourtant, en 1935, elle dut s’incliner, le mariage eut lieu et mes parents vécurent en cohabitation avec ma grand-mère dans la boutique qui n’existait plus alors et qui fut devenue une simple habitation.

Ce fut une grande épreuve pour mon père, que de vivre chez sa belle-mère. Lorsqu’il décéda (en 1992), il a dû monter directement au Paradis rien que pour cela…

Ma grand-mère avait une présence très caractérisée auprès de mes parents, au point de surveiller  sans discrétion leur art de vivre chez elle. Bien que ma sœur aînée - qui fut comme on dit « élevée » par ma grand-mère (parce que mes parents travaillaient)- racontait souvent qu’il y avait de bons moments dans la maison Ayme, il dut y avoir aussi des moments bien pénibles pour mes parents. Mais c’était ainsi, on ne quittait pas facilement ses parents à cette époque. Agée, ma grand-mère passait la plupart de ses journées dans sa chambre ; mais combien de fois on la voyait se cacher pour écouter les conversations. Elle avait bon pied bon œil, et l’ouïe fine ! Elle pouvait, de la fenêtre de sa chambre, voir l’heure au clocher de l’église. Elle possédait une paire de lunettes qu’elle utilisait rarement (pour lire notamment un antique traité de médecine générale).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, ma sœur Denise naquit, puis, après la Libération, ma sœur Nicole. Ma grand-mère dit alors tout haut que mon père allait remplir la maison de filles. Ma grand-mère, qui aurait plutôt désiré un petit-fils, prit en aversion cette petite troisième. De ce fait, mon père finit par se fâcher, et la brouille s’installa entre mon père et sa belle-mère et pour fort longtemps (presque jusqu’à la mort de ma grand-mère, en 1971). Mais tout le monde restait chez la mère Ayme…

(Petite parenthèse : j’ai écrit par ailleurs qu’on disait souvent le Père Machin, la Mère Truc ; ce n’est pas seulement lyonnais, c’était une survivance de l’ancien français mon « compère » et ma « commère », contractés en « père » et « mère »)

Dans le quartier des Razes, lorsqu’un gone n’était pas sage, il suffisait de lui dire qu’on allait chercher la mère Ayme. C’est vous dire si elle était connue pour son autorité et sa « grande gueule »…

Puis je suis arrivé, le petit dernier de la famille… Ma grand-mère dut m’accueillir avec beaucoup plus de sérénité que ma sœur Nicole. Souvent elle nous emmenait, soit chercher de l’herbe pour les lapins, dans le « Chemin » (l’actuelle rue Hector-Berlioz), soit à Lyon, au Grand Bazar. Nous prenions le train, ma grand-mère avait un tarif spécial en qualité de veuve de cheminot. C’est de cette façon que nous voyions la grand-mère chaparder : au Grand Bazar, avec son grand cabas noir ou, plus souvent dans les vergers qui longeaient le « Chemin » ; c’est aussi elle qui nous apprenait à prendre la poudre d’escampette quand nous étions surpris à faucher des fruits aux arbres.

En revanche, ma grand-mère n’hésitait pas à faire régner la terreur auprès de mes deux dernières sœurs, surtout hélas auprès de Nicole. Et elle avait affiché sur la porte de sa chambre un écriteau « Gendarmerie »…

Ma grand-mère avait l’injure facile. Nous avions dans notre jardin un poulailler avec poules, canards, une oie (la «Yoyo », qui mourut de vieillesse) et des lapins. Si le berger allemand de mes parents était gratifié par ma grand-mère d’un « sale boche », le coq était traité de « saligaud ». Et tous les soirs, ma grand-mère, avant la tombée de la nuit, allait recouvrir les portes des clapiers d’une toile de jute pour que les chers lapins puissent dormir sur leurs deux grandes oreilles…

Nous avions aussi une cave, dans laquelle mon père entreposait les tonneaux pour le vin de la « vigne » que possédait ma grand-mère sur le chemin des Vignettes (côté limites de Solaize). Nous faisions les vendanges, et mon père avait aussi un pressoir pour le raisin à côté de la cave. Mais la cave avait un grenier, accessible par une trappe. Mon père y faisait un jour je ne sais quelle activité. Il vit de la trappe arriver furtivement ma grand-mère dans la cave, saisir un bocal vide (pour les confitures) et le remplir au tonneau, et s’envoyer le tout derrière le corgnolon et conclure que « Hum ! que c’est bon ! ». C’était sûrement un jour où il faisait très soif…

Ma grand-mère était tracassière. Elle se faisait du tracas pour tout et transmettait son angoisse aux autres. Si mes sœurs partaient en vacances (les camps de l’ORLEC en Europe) et qu’on n’avait pas de courrier, c’est qu’elles étaient sûrement mortes. Ma grand-mère les traitait de « couratières ». La bande à la D’nise (la bande du Cercle) était-elle invitée à prendre un pot tard le soir, ma grand-mère venait aux renseignements et s’écriait : « Ah ! elles ont amené leurs maquereaux ! » Josette doit s’en souvenir encore…

Mais le pire, c’étaient les chats. Personne dans notre famille n’a pu savoir exactement combien ma grand-mère en hébergeait dans sa chambre. L’odeur en est restée fort longtemps…

Comme les chats, peut-être par mimétisme, ma grand-mère n’aimait pas l’eau. Pour plaisanter sans doute, elle disait que son c… n’avait jamais vu l’eau. Or, quand ma mère venait dans sa chambre faire la toilette de ma grand-mère âgée, c’étaient les grands cris. Un jour (c’était un dimanche), ma grand-mère ouvrit sa fenêtre et, plus que légèrement vêtue, cria « Au secours ! » à qui voulait bien l’entendre…

Un autre jour, ma mère, qui faisait le ménage dans la chambre de ma grand-mère (c’était son « squat » dirait-on aujourd’hui) découvrit en haut de l’immense armoire un chat raide mort. « Qu’est-ce que c’est que ça ? » demanda ma mère. Réponse ingénue de ma grand-mère : « Ah je sais pas, je suis pas au courant ». On sut plus tard par ma sœur aînée que ma grand-mère avait lancé une pantoufle qui avait atterri violemment sur le museau du chat, tué net. Quelles « pantomines » dans la chambre de ma grand-mère avec les chats ! Tout cela était péniblement toléré par mes parents.

Et puis la cour. J’ai parlé de cette cour des miracles, jouxtant la maison familiale. Il y avait là suffisamment de recoins pour abriter des centaines de chats, peut-être tous les mirons du quartier. Ma grand-mère les entretenait assidûment en leur apportant nourriture (soit du « mou », soit de la nourriture chapardée à la maison) ; elle appelait les mirons en actionnant une paire de ciseaux en annonçant « Petits, petits… » et quand la cohorte arrivait, les ciseaux servaient à découper le « mou »… Les scénarios les plus fous se déroulaient dans cette cour. Pour des raisons qui me sont restées inconnues, j’ai vu souvent, alors que j’étais étudiant et que je travaillais tard dans ma chambre, ma grand-mère se couler doucement le long des escaliers pour se rendre soit « à borgnon », soit avec sa lampe de poche, dans la cour pour vérifier je ne sais quoi de la vie de ses mirons adorés.

Telle était ma mémée de la rue des Razes…

 

(restauration à partir d'un négatif)

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Histoire de Feyzin : précisions

Publié le par Oxymore

Dominique BAILLY, qui fut membre de la Société d’Histoire – Patrimoine de Feyzin, m’écrit pour m’indiquer quelques précisions concernant l’histoire de Feyzin. Ce sont en fait quelques correctifs à ce que j’ai écrit en résumant les récits de Georges Saunier. Dont acte, ci-dessous :

 

« Mes propres recherches, corroborées par celles de Bernadette Ramillier (1), amènent quelques précisions ou corrections à apporter aux éléments recueillis par G. Saunier.

En 1241, la seigneurie de Feyzin est détenue par la famille de Chandieu, laquelle est féale des comtes de Savoie (Hommage de 1241, Chorier histoire du Dauphiné). Donc : Savoyard.

En 1287, une sentence arbitrale rendue ente l'archevêque de Vienne et le comte de Savoie adjuge au prélat le château et le mandement de Feyzin. Donc : Eglise de Vienne pour le château et le mandement.

Par contre la seigneurie et haute justice du village de Feyzin sont encore détenues jusqu'en 1310 par les Chandieu, qui les vendirent à leur suzerain (le Comte de Savoie) cette année là. Toujours savoyards, mais le mandement de Feyzin disparait et notre village est rattaché à celui de Saint- Symphorien d'Ozon.

En 1349, Feyzin, au même titre que toutes les autres enclaves savoyardes situées en Dauphiné, n'est pas concerné par le rattachement des possessions du Dauphin au royaume de France. Notre village bien que géographiquement situé en Dauphiné, ne sera Dauphinois que six ans plus tard, lors du traité franco- savoyard de 1355.

Jean I de Chaponay n'a pas été inhumé dans l'église de Feyzin, ni guerroyé sous Louis XI. En réalité, il fut chef de bannière de la milice urbaine de la ville de Lyon et commandait en cette qualité 5 dizaines de citoyens. Il testa bien en 1517, mais fut inhumé à Saint-Nizier.

Dans l'ouvrage "Aux environs de Lyon" de A Bleton, illustré par les gravures de Joannes Drevet (rue des Razes), il est écrit : les Razes ou le Feyzin d'en bas possède la gare. Il y avait autrefois une vieille église et un château, l'un et l'autre démolis. Le château avait , assure-t-on, hébergé en 1790 Joséphine de Beauharnais et sa fille Hortense. C'est fort probable, car elles sont rentrées en France par le même bateau où servait comme officier l'un des fils de la propriétaire du château Anne Françoise de Chaponay Feyzin. Cette Dame était propriétaire de la seigneurie de notre village et le fut jusqu'à l'abolition des privilèges. Elle était d'ailleurs présente à Feyzin vers octobre-novembre 1790 afin de mettre ses affaires en règle avant de faire de même dans son hôtel particulier à Grenoble vers la fin décembre et d'émigrer en Savoie peu de temps après. Compte tenu de sa date de retour en France, Joséphine et sa fille séjournèrent à Feyzin en novembre-décembre 1790 (2 mois selon G.Saunier).

Le château de l'Isle, quant à lui, appartenait à Pierre Elisabeth de Chaponay, entre autres comte de Chaponay et baron de Morancé. Il habitait Lyon, place Saint-Michel, paroisse de Saint-Martin D'Esnay. Il n'émigra pas et portait l'épée ce qui lui valut l'échafaud. »


Merci à Dominique pour ces précisions historiques. Je suis ravi de savoir que de talentueux chercheurs comme lui et Bernadette ont suivi la trace de Georges Saunier pour encore mieux connaître et nous faire connaître l’histoire de Feyzin.

La cour intérieure du Château de l'Ile, photographiée par Robert Sublet avant la démolition (photo parue dans un bulletin municipal datant je crois de 1964)

(1) Bernadette Ramillier est la fille de Marcel Ramillier, qui fut maire de Feyzin de 1953 à 1977 ; la salle de sports qu'il fit construire rue André Gelas (dite salle omnisports) porte aujourd'hui son nom. Bernadette est passionnée d'histoire, notamment locale, et est écrivaine ; elle a publié à partir de 2005 ses "Chroniques de Feyzin" (en trois tomes) et des romans historiques : "Le vie aventureuse de Scipion du Roure" en 2012 et "Le retour du captif, L'esclavage blanc" en 2017.

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La carte postale CIM

Publié le par Oxymore

De très nombreuses cartes postales anciennes régionales portent la marque CIM. Il s’agit des photos de Jean Combier, dont son fils Marc, photographe, auteur, trace ci-dessous un portrait, à travers un livre dont vous trouverez les références et les moyens de vous le procurer. Marc Combier a légué, en 1974, environ un million de photographies de son père, après sa mort, au Musée Nicéphore Niepce à Chalon-sur-Saône.

 

 

     
CIM, UN SIÈCLE DE CARTES POSTALES
Un livre qui retrace l’aventure de Jean Combier, photographe bourguignon
Par Marc Combier, Éditions Alternatives
Préface de Serge Zeyons
144 pages relié en couleurs, 380 photos, 24 x 27 cm 39 €

Fondée avant la Première Guerre mondiale par Jean Combier, photographe passionné,
la maison CIM (Combier Imprimeur Mâcon) va publier pendant près d’un siècle plus de
deux millions de cartes postales différentes.
Ce livre propose de découvrir la carte postale “de l’intérieur”, en retraçant la saga d’une
de ses plus grandes marques. Au travers de 380 reproductions, des plus typiques aux plus rares,
c’est toute une France en images qui défile, celle des tranchées, des congés payés,
des Trente Glorieuses, celle où chaque village, chaque hameau du territoire avait droit à sa propre carte postale.
en librairie
ou par correspondance en cliquant sur l’un des liens ci-dessous :


http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2862274178/qid= 1115223209/sr = 1-10/ref = sr_1_8_10/402-2037378-6479364
ou
http://www.alapage.com/mx/? id = 147301113913509 & donnee_appel = ALASQ & tp = F & type = 1 & l_isbn = 2862274178 & devise = & fulltext = & sv = X_L

Veuillez me contacter si vous êtes intéressé(e). Par ailleurs, je vous conseille vivement de visiter le beau site de Marc Combier :

http://marc-combier.ifrance.com
et son blog :

http://lesmurspeintsmurmurent.typepad.fr/marccombier/

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Allez les gones !

Publié le par Oxymore

Savez-vous parler le Feyzinois ?

En fait, à Feyzin, on parle bien sûr le Lyonnais, avec des mots ou expressions originaires du Dauphiné, elles-mêmes dérivant parfois du provençal. Les régionalismes plus vivants en Beaujolais ou du côté du Pilat, sont nombreux. Ces survivances du patois lyonnais sont encore bien présentes à Feyzin. Les générations d’avant la Seconde Guerre mondiale utilisaient plus fréquemment ces expressions pittoresques, que les linguistes étudient aujourd’hui. Ma grand-mère, puis ma mère, et même ma sœur aînée m’ont parlé en lyonnais. Pour comparer avec La Réunion, on ne parlait pas le lyonnais alors comme on parle le très vivant créole dans ce département d’outremer. Au lycée ou au collège à La Réunion, en cours, on doit parler français ; et parfois, de jeunes élèves qui ne se contrôlent pas et se mettent à parler créole sont surpris d’entendre tel professeur métropolitain leur répondre avec son patois !

 




Georges Saunier avait évoqué le parler feyzinois dans un chapitre de « Feyzin au passé simple (1986) qu’il avait intitulé « Feyzinoiseries ». Avec beaucoup d’humour, il racontait une histoire « sans cul ni tête », comme il l’écrivait lui-même, pour glisser de nombreux mots et expressions typiques.

Je n’ai pas la prétention de raconter ici comme Georges une histoire similaire. Mais ici, nous évoquons le passé de Feyzin, il me semble bon de faire un petit inventaire non exhaustif de ces mots et expressions, car non seulement nous les utilisons à Feyzin (et dans le Lyonnais) sans nous en rendre compte, mais aussi parce qu’ils font parfois sourire les non initiés. Allons-y pour cet exercice peu facile (à noter que je n’ai relevé qu’une partie des mots ou expressions entendus dans ma jeunesse).

-          L’alimentaire : c’est la classification la plus facile ; de la bugne au matefaim, en passant par le godiveau, la rosette, sans oublier un pochon [une louche] de soupe de poreaux [poireaux] de Solaize et les carottes rouges  [betteraves rouges], les racines [carottes], on cite aussi la salade de barabans ou de groin d’âne [pissenlits], meilleure avec des cacous [œufs], à moins qu’on préfère la doucette [mâche], les grattons, la cervelle de canut [fromage blanc avec des herbes hachées], avec un petit verre de quina [quinquina] pour commencer er un verre de blanche derrière le corgnolon ou la gargamelle [gosier] pour finir, voilà qui donne  envie de foncer dans un bouchon lyonnais pour un bon dîner [déjeuner] arrosé avec un pot [bouteille de 46 cl] de beaujolais…

-          L’environnement : il y avait la balme [coteau] à Feyzin, mais aussi tant de lônes [bras de fleuve où l’eau est stagnante] et de vorgines  [roseaux]…  et des serves [mares]. Que de lieux pour se bambaner [flâner] !

-          Les gens : les fenottes [femmes] pouvaient le tantôt [l’après-midi], à l’extérieur s’il n’y avait pas de radée [averse] – sinon elles étaient trempes [trempées]- soit faire des piapas [papoter], soit japiller ou jaqueter [bavarder], surtout si elles étaient barjaques [qui parle à tort et à travers]; au point d’avoir mal aux canilles [jambes] ou aux arpions [orteils], elles n’abondaient pas [n’arrêtaient pas] de parler de leur bon ami [amoureux]ou de leurs gones , attenant [sans discontinuer], ou de ceux qui défuntaient [décédaient] ; mais elles pouvaient aussi se lancer des fions [remarques blessantes] en traitant l’autre de foutraque [fou, excentrique]; sans fouinasser [fureter] dans la vie des gens, elles savaient qu’untel fréquentait [avait des relations sentimentales] ou faisait la pantomine [faisait l’imbécile ou s’agitait bruyamment] ou avait la courate [se déplacer souvent]. Et moi, quand j’étais petit, j’avais peur du pati [chiffonnier]…

-          La vie : des fois, à borgnon [à l’aveuglette], il fallait caquer [faire ses besoins] dans la nature, à cacaboson [en position accroupie], et des fois ça emboconanait [sentait mauvais] ; certains étaient colère [en colère] à cause de ça. Mais on ne le faisait pas esqueprès [exprès] et on faisait la bobe [boudait] ou on chougnait [pleurnichait], parce que ça faisait flique [agaçait], on n’avait rien petafiné [abîmé] pourtant ; mais à force d’avoir la ronfle [être grognon], les parents finissaient par nous filer une rouste ou nous sampiller [secouer] ; après on faisait la trogne [prenait un air renfrogné] et ça faisait vilain parce qu’on avait le vertingot [on faisait des caprices]

-          Les chats : les mirons de Marie-Paule (Tigrie et Gus)


 

Sources : Le parler lyonnais par Anne-Marie Vurpas, Editions Payot & Rivages, 1993

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L'industrie à Feyzin

Publié le par Oxymore

Peut-on dire que la plus ancienne industrie de Feyzin fut l’exploitation du chanvre ? Georges Saunier (« Feyzin au passé simple », 1977) expliquait qu’elle se faisait à Feyzin jusqu’en 1880 : «  Le chanvre, plante très haute, était arraché à maturité. On ‘rouissait’ le chanvre dans le Rhône, ce qui veut dire qu’on faisait pourrir l’écorce dans l’eau, on le séchait ensuite, puis on cassait l’écorce, enfin on le filait. » Le chanvre servait ensuite de filin pour tirer les bateaux sur le Rhône.

L'allée du Rhône, avec de jeunes platanes (Photo Basson)

C’est d’ailleurs au bord du Rhône que l’industrie va faire son apparition. Tout un chapitre y est consacré dans « Feyzin au passé simple », 1986. Vers 1850, une usine de pâte à papier était créée au bout de l’allée du Rhône. Puis un industriel lyonnais, Victor Planchon, installa au bord du Rhône une usine de celluloses, de part et d’autre de l’extrémité de l’allée du Rhône.


L'usine Planchon

 A la même époque, toujours dans le même secteur, la fameuse Soie de Feyzin, chantée par les Cerclots (comme la meilleure du monde) était en réalité la fabrication de la rayonne, substitut artificiel de la soie naturelle. La Société Plymouth Française s’installa par la suite à la place de la Soie. En face, la Société Lumière créa cette fameuse « cité » si bien racontée par quelques Feyzinois dans le film documentaire de Jean-Jacques Tardy (« Mémoires de la Cité Lumière de Feyzin », 2008) et sorte de village dans le village. La Société Lumière (les « Films » comme on disait à Feyzin) transplanta ensuite ses locaux à Saint-Priest, annonçant la fin de cette entité feyzinoise.

Mes parents travaillèrent à la Soie (mon père) ou aux Films (ma mère) comme beaucoup de Feyzinois, entre les deux guerres. Mais pas seulement. Pour venir travailler à Feyzin, des ouvriers et employés de l’autre rive (Irigny notamment) traversaient le Rhône avec la « traille », cette barque qui m’intrigua si souvent quand j'étais petit. Il était rare pour moi de la voir à l’œuvre, puisque cela se passait tôt le matin et en fin d’après-midi. Je n’étais pas du quartier, mais on en entendait, sur la traille, avec tous les dangers que la grande barque devait affronter.

 

L'embarcadère du bac à traille (photo de Robert Sublet, parue dans "Feyzin au passé simple")

Et c’est alors que le grand chantier d’Elf et des autres arriva (1960). On en reparlera plus longuement (comme du Rhône d’ailleurs) ; A cette époque, il existait trois grandes entreprises : la Société Lumière, la Société Plymouth (qui existe toujours au même endroit) et l’Air Liquide à la Belle-Etoile ; à Plymouth, on traitait le caoutchouc, dans tous ses états (du petit caoutchouc qui sert à réunir une liasse de documents par exemple aux protections des câbles divers enterrés).

Puis la Société Elf construisit une des plus grandes raffineries de pétrole du moment.

 

La raffinerie de Feyzin vue par Jean Boachon ("Feyzin autrefois")

Sources : Georges Saunier + Bulletin municipal de Feyzin + film de Jean-Jacques Tardy

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L'industrie à Feyzin : introduction

Publié le par Oxymore

Bien sûr, lorsqu’on veut parler de l’industrie à Feyzin, on pense au pétrole raffiné dans l’un des plus grands complexes pétroliers français. Mais moi, quand je parle du Feyzin d’autrefois, je trouve, dans mes lectures et mes recherches, de l’industrie bien avant le tsunami du couloir de la chimie et du secteur technologique du Sud de Lyon, tsunami qui a « dévasté » les beautés naturelles des bords du Rhône à Feyzin et aux alentours (notamment Solaize).

D’abord, Feyzin, de par sa situation géographique, s’est toujours prêté à l’appétit des maîtres du progrès technologique. Passage idéal pour le Rhône « qui descend vers le Midi », pour la voie ferrée Paris-Lyon-Marseille, pour la Route Nationale 7, puis plus tard pour l’autoroute A7 et pour le canal de fuite de Pierre-Bénite, et enfin pour le triage ferroviaire Sibelin (ouf !), en effet, quelle belle voie pour que tout cela s’urbanise avec le temps, se diversifie, se développe de façon moderne autour de décideurs et de gestionnaires avisés.

Ce qui suit est écrit en dehors de toute considération politique : on a beaucoup fait de reproches au maire des années 1960, Marcel Ramillier, et à son équipe, et on les a accusés de tous les maux : avoir bradé Feyzin aux industriels, avoir favorisé les ventes rapides de lots et de terres et les expropriations hâtives, avoir laissé détruire les sites naturels et leur faune entre l’actuel tracé de l’autoroute et le Rhône, avoir laissé s’installer là-même de laides infrastructures, avoir apporté pollutions industrielles (odeurs, bruit, déchets), sans parler du désastre de l’explosion de 1966.

 Nous reviendrons sur le déroulement de ce chantier. Cependant, la marche inéluctable de l’industrie ne pouvait détourner Feyzin (faire un détour) ; Marcel Ramillier a su prévoir le développement et, disons-le, l’enrichissement de la Commune en lançant de nombreux équipements communaux. Bien sûr, il y eut des erreurs, et les industriels n’ont pas trouvé de réelle opposition ni de réticences marquées pour les projets avancés. Georges Saunier, lui-même conseiller municipal à l’époque, avait hurlé contre la destruction du Château de l’Ile (il avait au moins demandé que le portail Louis XIII de ce château déjà malmené à la Révolution, soit démonté et remonté ailleurs, mais il n’a ni été entendu ni écouté). L’équipe municipale de Marie-Josèphe Sublet a su corriger le tir, et son arrivée au pouvoir à Feyzin n’a pas été bien vue par la Société Elf. La Municipalité de 1977, alors qu’on parlait si peu d’environnement, a demandé – et obtenu – la réduction des nuisances et l’amélioration sensible de la sécurité de la part de la Raffinerie. La taxe professionnelle a permis d’engager de nouveaux projets pour relancer le dynamisme de Feyzin, commune de la COURLY d’alors (le Grand Lyon actuel), développer la sous-traitance, les services sociaux, associatifs, scolaires, sportifs, et j’en passe. Je regrette personnellement qu’on n’ait pas attaché assez d’importance au patrimoine de Feyzin. Je souhaite que l’équipe d’Yves Blein donne encore davantage de place au passé de Feyzin, tout en se consacrant fortement à l’avenir de la commune. Tout ça pour dire que si l’on a diabolisé parfois l’équipe en place lors de la transformation de Feyzin, ce fut peut-être un peu abusif. Les Municipalités et leurs hommes et femmes de tous bords politiques doivent, à mon avis, conjuguer leurs talents et leurs idées pour répondre à la confiance que leur a faite la population.

Donc l’industrie à Feyzin, ben on en parle la prochaine fois ?

(pas de photo cette fois, je n’en ai pas…)

Liste des maires successifs

Période

Identité

Parti

Qualité

2001

 

Yves Blein

PS

 

1995

2001

Angèle Orard

   

1989

1995

Jacques Chaîne

   

1977

1995

Marie-Josèphe Sublet

   

1953

1977

Marcel Ramillier

   

1945

1953

Marcel Moulin

   

1944

1945

Louis Grenier

 

Elu par un Conseil Municipal nommé par le Comité de Libération nationale.

1932

1944

Marcel Moulin

   

1929

1932

Pierre Perret

   

1911

1929

Etienne Perret

   

1904

1911

Alexis Garnier

   

1888

1904

Claude Milliat

   

1887

1888

André Curty

   

1884

1887

Claude André Gentet

   

Toutes les données ne sont pas encore connues.

 

(source : Wikipédia)

 

 

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Le Cercle, la chanson

Publié le par Oxymore

Comme prévu, voici le texte intégral de la chanson des « Cerclots », du groupe Artistique du cercle, « MON FEYZIN » (sur l’air de « Mon Paris »)

I.                    Sur le perron de notre église

Un jeune homme disait à ses amis

Ecoutez il faut que je vous dise

Ce qu’il y a de chic dans mon pays

Le visiter n’est pas un long voyage

Nous n’avons pas de métro ni d’autocars

Mais nous avons le babillage

Des petits oiseaux de toutes parts                (au refrain)

Refrain :                  Ah comme il est beau mon village

                               Mon Feyzin, notre Feyzin

                               On y parle plusieurs langages

                               Mais malgré cela on se comprend bien

                               Les jeunes gens ne vont pas

                               Au dancing, à l’opéra

                               Ayant le Cercle beaucoup mieux que ça

                               Sur l’avenue des Marronniers

                               Aux gorges du Carré Brûlé

                               Le dimanche vont se promener

                               Ah comme il est beau mon village

                               Mon Feyzin, notre Feyzin

II.                  Descendons d’abord la grande côte

Traversons le passage à niveau

Je vous présente mes chers hôtes

Ce que Feyzin possède de plus beau

C’est notre grande et belle place des Razes

Qui ne vaut certes pas les Champs Elysées

Mais les jours de fête quand on l’embrase

Tout le monde en est émerveillé   (au refrain)

III.                Visitant tout le quartier d’en bas

Nous parcourons la rue du « Thomas »

Cette rue fameuse par son renom

S’appelle maintenant rue de « l’Annexion »

Depuis qu’à Feyzin elle est annexée

Tous les habitants s’en sont bien trouvés

Il était juste c’est certain

Que ce quartier appartienne à Feyzin          (au refain)

IV.                De la Bégude jusqu’à la Tour

Cela fait sûrement un grand tour

Mais il faut bien mes chers copains

Que je vous fasse connaître tout Feyzin

La Cour des Miracles sera visitée

Vous en serez vraiment stupéfiés

Mais la Bégude ce petit quartier

Vous redonnera votre tranquillité                (au refrain)

V.                  Du haut du côté de Beauregard

On découvre le Rhône et Irigny

En bas on voit avant la gare

La Cour de Faure et puis la poterie

Grâce au bon air et à la belle vue

Ce beau quartier bien vite est devenu

Le lieu choisi par les villas

Qui tous les jours surgissent çà et là             (au refrain)

VI.                Après avoir tout exploré

La majeure partie de nos quartiers

Retournons au Carré Brûlé

Et c’est ici que nos regards sont charmés

Cette coquette maison si bien fleurie

Semble vous dire « Amis je vous invite

Allons donc faire une partie »         (au refrain)

VII.              Ayant visité tout le pays

Il faut en connaître l’industrie

Qui porte le nom de Feyzin

La grande usine c’est la « Soie de Feyzin »

Nous visitons les vastes ateliers

Et de partout nous sommes émerveillés

De ce beau fil de cette soie

Que dévidaient d’habiles petits doigts

DERNIER REFRAIN

                        Vraiment c’est la Soie la plus belle

C’est certain, la Soie de Feyzin

On en fait des bas, des ombrelles

De belles robes en satin

Nous sommes fiers et très flattés

Qu’elle soit la mieux cotée

En France et à l’étranger

De Feyzin elle porte le nom

Ainsi dans toutes les nations

Avec notre bon renom

Pour nous la cité la plus belle

C’est Feyzin, Vive Feyzin

 

Nous aurons l’occasion de revenir sur la Soie de Feyzin, évoquée dans le texte de cette chanson lorsque nous parlerons plus généralement de l’industrie à Feyzin.

Deux choses encore. Je salue l’Association Feyzinoise d’Athlétisme et son président Jean-Louis Perrin, qui a eu la gentillesse de me contacter et de citer le blog de « Feyzin , passé simple » sur le site de l’AFA : http://afafeyzin.free.fr

Allez le visiter, c’est un peu l’héritier lointain du Cercle Athlétique de Feyzin !

J’ai retrouvé une enveloppe Premier Jour du Cercle Philatélique de Feyzin, datée du 24 mars 1974, avec le blason de Feyzin. Le Cercle Philatélique était très actif à cette époque. Le dimanche matin, j’allais voir ses nombreux collectionneurs exposant leurs trésors, à côté de la Mairie. J’ai oublié les instigateurs de cette Association, sauf Jean-Michel C. , grand ami d’école et d’après, que j’aimerais tellement revoir. Où est-il allé rouler sa bosse, çui-là ?
 



Enfin, demain, 43e anniversaire de la terrible catastrophe de Feyzin. Nous en parlerons bientôt. Ayons une pensée forte pour les victimes et leur familles.

                                           

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