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Demoiselles d'honneur

Publié le par Oxymore

C.L. continue à chiner et fait encore et toujours de belle trouvailles sur le Feyzin d'avant.

Voici une belle photo, et C. demande (et nous aussi) "qui sont ces belles dames". Nous n'avons pas la date (on peut supposer les années 30), ni le lieu précis. Donc le jeu des noms continue...

Demoiselles d'honneur
Demoiselles d'honneur

Et puis C. m'envoie cette photo ancienne d'une borne kilométrique, sur la Route Nationale n° 7 :

Demoiselles d'honneur

Il s'agit sans doute de l'entrée sud de Feyzin, au bord de la route. Cela doit correspondre à peu près à cette photo que j'avais faite il y a quelques années :

Demoiselles d'honneur

Rappelons que la RN 7, chantée par Charles Trenet (voir dans ce blog article du 21 décembre 2008), a été rétrogradée en "route départementale 307"  en 2004...

Sur la RN 7 à Feyzin, voir dans ce blog articles des 24 décembre 2008 et 15 janvier 2010

Demoiselles d'honneur

Enfin, les dernières "pubs" lyonnaises du site "Le Temps des réclames" :

Affiche publicitaire de la « Tour métallique de Fourvières » (à l’époque Fourvière s’écrivait avec un s), Lyon

Affiche publicitaire de la « Tour métallique de Fourvières » (à l’époque Fourvière s’écrivait avec un s), Lyon

Brassière Voyage A. Bastet, Lyon, par Eugène Ogé, 1912

Brassière Voyage A. Bastet, Lyon, par Eugène Ogé, 1912

Demoiselles d'honneur
Lithographie F. Appel, 12 rue du Delta, maison à Lyon, 6 place des Terreaux, 1890

Lithographie F. Appel, 12 rue du Delta, maison à Lyon, 6 place des Terreaux, 1890

Aujourd'hui à Saint-Priest

Aujourd'hui à Saint-Priest

Alcool de Menthe de Ricqlès, 1884

Alcool de Menthe de Ricqlès, 1884

"Le Temps des réclames", excellent site que je vous recommande toujours: https://publicite-francaise.tumblr.com/

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Classards, années 30

Publié le par Oxymore

C.L. m'a envoyé ces deux photos, trouvées en chinant :

Classards, années 30
Classards, années 30

Le jeu des noms (et prénoms) est ouvert : "Qui sont ces beaux Feyzinois ?" demande-t-il...

L'origine de la tradition des conscrits nous est donnée par le site de la mairie de Villefranche-sur-Saône, commune où elle est très ancrée : 

"La tradition remonte au siècle dernier (1). A l'époque -révolue- du tirage au sort des conscrits qui s'effectuait à l'Hôtel de Ville, les jeunes hommes de 20 ans faisaient la fête avant d'être appelés à servir sous les drapeaux de longues années. Or, pendant le Second Empire, deux jeunes Caladois (2) se présentèrent devant les autorités vêtus avec habit noir et gibus. L'année suivante, leurs successeurs firent de même. La coutume s'instaurait.
En 1880, le Caladois Charles HUGAND fut le premier à vouloir fêter l'anniversaire de son tirage au sort, 20 ans après. Au fil des ans, l'idée a été reprise par d'autres. La tradition était née et la fin du tirage au sort en 1905 ne l'a pas arrêtée, ni la suspension du Service militaire en 1998.
Une charte très précise en a établi définitivement les règles afin d'éviter tout débordement, de maintenir l'esprit de la fête et de maîtriser toute évolution hâtive (tenue des conscrits, esprit et comportement du conscrit, etc.).

Inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO et protégée par une marque déposée."

 

http://www.villefranche.net/index.php/capitale-du-beaujolais/un-peu-dhistoire/48-la-tradition-conscrits.html

 

(1) Peut-être l'auteur de ce texte veut-il dire le 19ème siècle

(2) Habitants de Villefranche-sur-Saône ; la "calade" est d'abord  le pavage de dalles plates que l'on retrouve devant l'église Notre-Dame-des-Marais.

 

Voir aussi cet excellent article de "Vivre à Vaugneray", sur l'origine des classes et ses manifestations :

http://cdn1_2.reseaudesvilles.fr/cities/186/documents/nq6fx7veuidhs5j.pdf

Vaugneray se trouve aussi dans le département du Rhône, près de Francheville.

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Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

Publié le par Oxymore

Marie-Jo Sublet, que tous nous appelions "Ninou", nous a quittés le 28 janvier 2024.

C'est une page de l'histoire de Feyzin qui se ferme.

Nous avons évoqué ici son action en faveur de la ville de Feyzin, en qualité de maire surtout. Nous retrouvons son image dans un court extrait du film que j'avais fait lors du premier jumelage de Feyzin, avec la ville anglaise de Barton, en 1980 (voir dans ce blog article du 24 avril 2009)

Ninou, avec le maire de Barton, le 8 mars 1980

Voici ci-dessous le texte diffusé par la famille Feschet, lors de la cérémonie d'adieu:

Ninou est née à Lyon en 1936

Ses parents, Marie et Léopold FESCHET habitaient Saint-Fons. Marie était enseignante à l’école privée et Léopold chimiste à Rhône-Poulenc. Ils sont venus s’installer à Feyzin en 1938, rue de la mairie.

Après des études secondaires à la Xavière et au lycée Saint Just elle termina ses études supérieures à l’Ecole Technique qui lui permit ensuite de travailler à Rhône Poulenc dans un laboratoire de physique chimie.

Le 2 décembre 1960 elle se maria avec Bernard SUBLET, technicien agricole, qui a été victime d’un accident de la route un mois plus tard et est décédé le 9 janvier 1961.

Ce drame la décida à changer de profession et à s’engager auprès des familles en tant que travailleuse familiale.

Plus tard, elle deviendra directrice du regroupement de toutes les associations concernées sous le nom de l’ADIAF en 1972. Elle le restera jusqu’en 1982.  

Dans les années soixante, quelques militants de la jeunesse catholique – dont Ninou – constatant l’absence de structures de loisirs dans le secteur, ont imaginé et créé l’ORLEC, Organisation Régionale Loisirs et Culture.

Cette association s’adressait aux jeunes des villages environnants. Elle était ouverte à tous.

Dans ce cadre, nous avons participé à toutes sortes d’activités :

Ciné-club, fête de la joie, concerts, rencontres avec de jeunes allemands par exemple, spectacles à thème, séjour ski au Villard, camps d’été pour découvrir le monde, et la permanence du vendredi : retrouvailles joyeuses et animées.

 Ninou a été le ferment et la vitalité de l’ORLEC.

Avec son souci du partage, son écoute patiente, ses valeurs humaines elle restera un exemple.

Sa personnalité était rassurante pour les parents. Ainsi nos mères demandaient avant chaque départ « Y’a Ninou avec vous ? ». Un « oui » suffisait à calmer les doutes et les peurs ; pour nous c’était la promesse de plus de liberté, plus de culture, favorisant les valeurs du vivre ensemble avec la possibilité de créer des liens, de partager des moments de vie et des projets.

Avec Ninou et l’ORLEC on a fait l’expérience de la coopération, de la démocratie, de l’engagement.

Elle ne cherchait pas la gloire Ninou, elle voulait simplement que chacun s’exprime, s’épanouisse, trouve sa place et devienne le véritable acteur de sa vie. On a beaucoup discuté, confronté des points de vue. C’était le temps des « Carrefours », des débats, comme en 68 avec des intervenants venus d’horizons différents, des conférences autour d’un sujet de société ou d’actualité.

Discrète et efficace elle a fourni un travail essentiel pour le fonctionnement de l’association.

Elle savait écouter, favoriser le compromis en cas de difficultés.

Réservée elle dégageait cette simplicité qui la rendait proche des jeunes et permettait un vrai dialogue dans la confiance, loin de tout jugement.

Elle posait toujours un regard bienveillant et positif. A ses cotés on se sentait exister.

Ninou a accompagnés notre jeunesse. elle nous a aidé à grandir…. C’est une belle aventure ! Un vrai cadeau, une chance… Nous gardons dans nos cœurs les valeurs et la philosophie qu’elle nous a léguées.

Et puis…On l’a tellement aimée, tellement respectée, notre Ninou, si authentique, si fidèle….

Merci Ninou

Dès 1965, elle s’engage en politique est élue conseillère municipale de Feyzin.

Puis en 1977 elle sera élue maire socialiste de Feyzin jusqu’en 1989.

Elle sut, avec brio et compétence, administrer notre ville qui se développait rapidement à cette époque.

Il manquait beaucoup d’équipements culturels et sportifs : la demande de la population était forte.

L’équipe du conseil municipal en place était jeune et bien engagée dans différents syndicats, mouvements politiques ou autres, avait besoin d’un guide intègre et démocratique.

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

Je me souviens... L'ORLEC, bien sûr... J'étais jeune, mais je ne peux oublier les débats passionnés, animés par Ninou, à Limon (commune de Simandres, Rhône, en direction de Vienne), près de la chapelle Notre-Dame de Limon ; cela se passait en plein air, aux beaux jours, nous étions assis sur l'herbe, et, déjà, nous refaisions le monde...

Et tant d'autres événements et activités, sorties, voyages en Europe, organisés par l'association, qui a offert à de nombreux jeunes du canton la possibilité de s'ouvrir au monde.

Et puis le temps du militantisme politique, pour l'élection de l'équipe municipale, menée par Ninou, en 1977.

Et tant de changement à Feyzin, en ces quelques années (je reviendrai ultérieurement sur ces années de gestion municipale) !

Et je me souviens des grands yeux expressifs de Ninou et de sa voix chaleureuse...

Après la victoire de François MItterrand, en mai 1981, Ninou fut élue députée-maire aux élections législatives de juin (François Mitterrand était venu à Feyzin deux ans auparavant pour la Fête de la Rose).

(photo Le Progrès)

(photo Le Progrès)

Voici reproduits in extenso les témoignages (et textes) lors de la cérémonie du 1er février 2024 :

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)
Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

Murielle LAURENT Maire de Feyzin

Il existe des moments bien difficiles dans la fonction de maire : celui de rendre hommage à ses prédécesseuses ou à ses prédécesseurs. Après, Jacques Chaîne en 2018, Angèle Orard en 2019, nous voici réunis pour rendre hommage à Marie-Josèphe Sublet, Maire de Feyzin de 1977 à 1989.

Elle fut la première femme maire de Feyzin.  

Son engagement et son action restent aujourd’hui bien visibles des Feyzinoises et des Feyzinois. 

C’est à Marie-Jo Sublet que nous devons les équipements permettant le développement d’une offre culturelle et sportive dans notre commune. 

C’est grâce à Marie-Jo Sublet que la culture occupe une place particulière à Feyzin. En 1985, la construction d’un bâtiment dans le Parc de l’Europe est lancée. Il accueillera la première Maison des Jeunes, puis deviendra la bibliothèque municipale et aujourd’hui la Médiathèque. 

En 1982, la place René Lescot connaît de grands travaux : c’est la construction du Centre Léonard de Vinci. 

En 1982, Marie-Jo Sublet inaugure le boulodrome Claude Ballestra. 

En 1984, des terrains de tennis sont implantés à côté de l'École de musique. 

Ce ne sont là que quelques-uns des projets conduits par Marie-Jo, Maire. Mais ce sont des projets qui ont marqué notre Ville, des équipements toujours très utilisés par les habitants de notre commune.  

Je veux rendre hommage devant vous à celle qui marqua notre commune, qui marqua chacune et chacun d’entre vous par son engagement à la tête de notre ville pendant 12 années.

Il y a une dizaine d’années, j’ai eu l’honneur d’être invitée par sa famille à partager un moment avec elle. 

Je conserve de cet échange privilégié l’image d’une femme de convictions, déterminée, engagée, à l’écoute des autres, une femme qui avait à cœur de partager son expérience avec d’autres. 

A la femme politique qu’elle était, je veux dire devant vous qu’elle est un modèle qui inspire, qui a pu, je crois, créer des vocations, qui invite au respect. 

Marie-Josèphe Sublet manquera à Feyzin. Son nom et ses actions resteront à tout jamais dans l’histoire de notre commune.

Et nous pouvons collectivement la remercier. 

Merci Madame la Maire. 

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

 

Qui mieux qu’une femme comme Marie Jo pouvait tenir ce rôle ? Elle a su assumer cette fonction et ceci malgré une autre grande responsabilité prise en 1981. Elle faisait une confiance absolue en ses 6 adjoints qui disposaient de délégations dans leurs domaines respectifs. C’est Marie Jo SUBLET qui

aura ainsi donné l’élan de l’expansion à notre ville d’aujourd’hui. Notre ville dispose depuis : du Centre Léonard de Vinci, de la Médiathèque, du Centre des 3 cerisiers, d’une Ecole de musique, de la Place de la Bégude, d’un boulodrome, d’un complexe sportif au Stade Jean Bouin, et le mas de Regain pour les personnes âgées.

 

En 1981 elle est élue députée du Rhône de la 14° circonscription et siègera à l’Assemblée Nationale jusqu’en 1993. Pendant cette période elle défendit avec opiniâtreté de nombreux dossiers et c’était une fierté pour nous militants de la voir s’exprimer au perchoir au nom de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Vice-présidente de l’Assemblée Nationale elle prenait de temps en temps son petit déjeuner avec le Président de la République François Mitterrand.

En 1998 elle est nommée Chevalier de la légion d’honneur.

Devenue alors plus disponible, elle s’engagera beaucoup au niveau syndical : CFDT Retraités,  

En effet, dès son entrée dans le monde du travail, elle militait déjà au sein de la CFTC.

En 1964, elle sera en plein accord pour l’ouverture et la transformation de la CFTC en CFDT.

Elle milita activement dans le milieu des travailleuses familiales.

En parallèle de sa carrière politique, elle a été une importante militante de l’UTR (union territoriale des retraités de la CFDT). Elle sera à l’initiative de la création de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie). L’UTR CFDT lui rend hommage pour toute son activité militante en lui adressant un salut fraternel.

 

C’est à cette époque qu’elle découvrit sa passion pour l’Art floral grâce à sa professeure et amie Irène Rolland.

En 2004, elle devint Présidente de l’association « Des Fleurs et des Arts à Feyzin ». Cette association a pour but de promouvoir et faire découvrir l’Art Floral.

Elle participa à de nombreux concours : Château de Bionnay, Bagatelle, Lyon Festival des roses anciennes.

 

Le spectacle vivant faisait partie de ses loisirs, elle a fortement soutenu la création théâtrale au Centre Léonard de Vinci. Plus tard elle a été abonnée à la Maison de la Danse pendant plusieurs années.

En 2002, la famille Feschet et quelques amis ont créé l’association « Les Ami(e)s de GAMBUS » dont elle a assuré la présidence. Association qui avait pour but d’assurer la pérennité et le devenir de l’œuvre artistique de Simone GAMBUS : une grande dame de la peinture contemporaine.

Tout au long de sa vie Ninou a œuvré sans relâche pour l’égalité Homme - Femme. Elle a défendu la parité pour que les femmes puissent enfin accéder aux mêmes postes que les hommes. Lors de ses mandats de députée elle a organisé des colloques au Centre Léonard de Vinci, concernant les droits des Femmes en présence d’Yvette Roudy, Georgina Dufoix, Huguette Bouchardeau, Véronique Neiertz.

Plus tard, elle a participé activement à la mise en place dans notre ville de « Des Femmes et des Arts » autour de la date symbolique du 8 mars.

Cette belle personne qui s’est engagée activement et avec force de caractère a vu ses dernières années s’assombrir.

Un voile noir de plus en plus épais s’est abattu sur elle. Petit à petit ça a été l’isolement, elle qui avait été si présente auprès des autres.

Puis tel un chiffon qui efface les mots et les chiffres sur le tableau, cette avilissante maladie d’Alzheimer a tout effacé : l’attention, la réflexion, le regard, le geste, la parole.

Ninou n’était déjà plus !

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

 

Melinda à Ninou
 

Il y a des moments inoubliables, des choses inexplicables, et des personnes incomparables

Il y a des rencontres qui marquent toute une vie ,
On n'oublie jamais une personne, on s'habitue seulement à son absence…

Ma chère Ninou, mon “ Ange protectrice”.
Ton départ laisse un vide immense dans mon cœur.

Celles et ceux qui ont eu la chance de croiser ton chemin dans la vie savent quelle personne magnifique, lumineuse, souriante, généreuse, pleine d’amour et pleine de noblesse, que tu as toujours été.

Les belles personnes sont rares ; elles ne se distinguent pas par leur visage, mais par leur âme.

Ce sont des personnes courageuses, des personnes simples de l’intérieur comme de l’extérieur.

Leur grandeur se mesure à la loyauté de leur cœur et l’humilité de leur âme.

Et, même si parfois la vie nous sépare de ces personnes, elles ont fait de nous une personne meilleure…et ça, c’est éternel.

Je suis très heureuse et honorée, d'avoir partagé avec toi une partie de ta vie. Toi qui étais une personne formidable, pleine d’humanité et de bienveillance, Tu m'as appris et apporté tellement de belles choses.

Comment t’oublier, alors que tu fais partie de la personne que je suis aujourd’hui.
Tu étais ma famille, une personne unique que je continuerais à chérir jusqu'à la fin de ma vie.

Il me faudra certainement très longtemps avant de réaliser que tu es partie,
Il me faudra certainement très longtemps...
Toute la vie même. Je ne t'oublierai jamais.
A Dieu... et merci pour tout.

Repose en paix
🖤

Feyzin 1 février 2024

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

J’ai été témoin de deux fins de vie (de personnes proches) qui se sont étirées sur 2 et 3 années, pour cette étape je ne peux employer le terme « d’accompagnement », qui convenait aux années précédentes.

Ces deux personnes ont fini leur vie dans une maison de retraite modèle : projet de vie et de soins exigeants, personnel formé, implication des familles.

A partir du moment ou on ne pouvait plus se parler, j’ai choisi d’aller donner le repas du soir une fois par semaine. Je ne pouvais supporter d’être présente sans rien faire et cela déchargeait un peu le personnel.

Quelques fois, un sourire, un battement de cil à la question « c’est bon ? », la main qui réagit un peu lors d’une caresse, puis plus rien. Pendant de longs mois le corps immobile, le visage sans expression, bouche ouverte. Seul le personnel peut alimenter. Les petits enfants ne viennent plus, les visites qui paraissent inutiles s’espaces, la famille admet mal les mensualités élevées.

Qu’y a-t-il d’humain dans la vie qui s’est écoulée pendant ces longs mois ?

L’esprit humain cherche un sens à ce qu’il advient, à ce qui se passe.

Et lorsqu’on dit « donner un sens à sa vie », c’est construire quelque chose d’épanouissant, grâce à l’action les liens avec les autres, la circulation des idées, l’amour échangé. Quelque chose d’utile à l’humanité, ce que l’on appelle « solidarité, engagement ».

Pour moi, pour vous ? c’est cela une vie vraiment humaine et Dieu est présent dans ces étincelles d’amour, dans ces étincelles de toute une vie, dont on imagine facilement qu’elles constituent la vie éternelle.

« Être un homme (une femme) en vérité » est-ce que cela s’applique vraiment à ceux qui subissent ce long engourdissement de l’enveloppe charnelle vidée d’humanité, (apparemment ?)

Et une autre question restée sans réponse : est-ce que ça ne pourrait pas avoir un sens d’être débarrassé un peu plus tôt de l’enveloppe charnelle privée d’humanité pour franchir le pas de la vie éternelle ?

(Marie-Josèphe Sublet, avril 2004)

Marie-Josèphe Sublet (1936-2024)

Le rêve                Martin-Luther King

 

Je fais le rêve, ce matin

qu’un jour, chaque noir,

chaque homme de couleur,

dans le monde entier,

sera jugé sur sa valeur personnelle,

et non pas sur la couleur de sa peau…

Je fais le rêve qu’un jour la fraternité

ne sera pas seulement quelques mots

à la fin d’une prière,

à la fin d’un discours…

Je fais le rêve

que dans tous les gouvernements

et toutes les municipalités

entreront des citoyens élus

qui rendront la justice

et aimeront  la pitié…

Je fais le rêve qu’un jour

la guerre prendra fin,

que les hommes transformeront

leurs épées en socs de charrue,

que les nations ne se  dresseront plus

les unes contre les autres

et qu’elles n’envisageront plus jamais

la guerre…

Je fais le rêve

que, grâce à cette confiance,

à cette foi,

nous serons capables

de repousser au loin

les tentations de désespoir

et de jeter une lumière nouvelle

sur les ténèbres du pessimisme…

Jour merveilleux,

les étoiles du matin chanteront ensemble,

et les fils de Dieu pousseront

des cris de joie.

 

« La mort n’est rien »  de H.H. Hulland

La mort n’est rien. Je suis seulement passé dans la pièce à côté.

Je suis moi, vous êtes-vous. Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.

Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné. Parlez de moi comme vous l’avez toujours fait.

N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel et triste.

Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

Priez, Souriez, Pensez à moi, priez pour moi.

Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.

La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.

Elle est ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de votre vue ?

Je vous attends. Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.

Vous voyez, tout est bien.

Feyzin 1 février 2024

RIP, Ninou !

(documents reproduits avec l'autorisation de la famille Feschet, que je remercie vivement)

{et désolé pour la publicité qui s'affiche dans mon blog...]

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"La vallée, la chimie et les hommes"

Publié le par Oxymore

Je ne peux que vous recommander ce documentaire d'Alix Maurin, qui a été diffusé sur France 3 Auvergne Rhône Alpes le 30 novembre dernier, mais que l'on peut voir sur le site de France Télévisions. 

Ce documentaire de 53 minutes nous raconte l'histoire (non achevée) des usines de la chimie (et de la pétrochimie) des bords du Rhône à Saint-Fons, Pierre-Bénite et Feyzin, depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à nos jours. Très documenté, le film est agrémenté de nombreux témoignages d'anciens employés des usines Rhône Poulenc, Specia, Ciba ou Rhodiaceta. Depuis les origines, avec le "fondateur" Michel Perret, qui créa ce qui allait devenir le grand site capitaliste de la Vallée du Rhône, nous suivons avec intérêt les grandes évolutions de ce secteur qui marqua l'histoire de la société et des hommes (notamment le militantisme ouvrier). Acide sulfirique, colorants et produits de synthèse, médicaments (aspirine, Profenid, Vitascorbol...), PVC, tout y passe, pour les besoins du monde moderne. 

(web)

(web)

On montre aussi le revers de la médaille, avec les accidents et la dangerosité, la toxicité des produits et les maladies professionnelles chez les employés (cancer du foie...), surtout dans les années 1970-1980. Après la création du Centre de Recherche de Belle-Etoile, la construction du barrage et du canal de fuite de Pierre-Bénite, la raffinerie de Feyzin a vu le jour. Deux ans après sa mise en route, la première grande catastrophe technologique, le 4 janvier 1966 (voir articles dans ce blog) a marqué les esprits en France. On a alors pris conscience d'une "société du risque". Sans parler de la pollution du Rhône et des airs qui est toujours d'actualité sur ce site.

(source : Google)

(source : Google)

Film d'histoire, de mémoire, et aussi film sur les hommes et le monde moderne. Nous avons le plaisir de voir apparaître C.L., qui a fait bénéficier de ses archives (collection personnelle) et, comme bien d'autres, de ses souvenirs. Mon père a travaillé à Rhodiaceta, et je me souviens qu'il parlait du tergal, cela m'est resté...

"La vallée, la chimie et les hommes"

Film à voir sans faute ici : https://www.france.tv/france-3/auvergne-rhone-alpes/la-france-en-vrai-auvergne-rhone-alpes/5430780-la-vallee-la-chimie-et-les-hommes.html

(source : Google)

(source : Google)

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En-têtes professionnels

Publié le par Oxymore

Dominique Bailly, éminent historien de Feyzin, m'a fait parvenir des en-têtes professionnels d'artisans d'autrefois.  J'avais déjà publié de pareils documents (voir dans ce blog articles du 23 juillet 2023, du 7 avril 2022 et du 17 août 2009).

Mais cette fois, Dominique a trouvé des en-têtes beaucoup plus anciens, avec pour certains un exemplaire de la signature des artisans.

Voici ces documents :

 

Gillet, plâtrier-peintre, avec sa signature, 1976
Gillet, plâtrier-peintre, avec sa signature, 1976

Gillet, plâtrier-peintre, avec sa signature, 1976

Cassière, maçon, 1891 et sa signature, 1892
Cassière, maçon, 1891 et sa signature, 1892

Cassière, maçon, 1891 et sa signature, 1892

Chavant, menuisier, et sa signature, 1906
Chavant, menuisier, et sa signature, 1906

Chavant, menuisier, et sa signature, 1906

Chavaux, plâtrier, et sa signature, 1906
Chavaux, plâtrier, et sa signature, 1906

Chavaux, plâtrier, et sa signature, 1906

Guyot, maçon, 1906, et sa signature, 1909
Guyot, maçon, 1906, et sa signature, 1909

Guyot, maçon, 1906, et sa signature, 1909

Amalvict, serrurier, 1906

Amalvict, serrurier, 1906

Dominique m'a envoyé aussi un extrait d'une carte, probablement d'état-major, datant de 1902. Le scan représente le secteur de Feyzin. La croix bleue correspond à l'emplacement de la poterie Paillet (voir article du 30 janvier 2009). 

En-têtes professionnels

Ci-dessous, une photo de la poterie que j'avais prise juste avant sa démolition lors du chantier industriel.

En-têtes professionnels

Grand merci à Dominique pour ces précieux documents !

Enfin, je vous livre les dernières pubs lyonnaises du très beau site (que je vous recommande encore) "Le temps des réclames" (https://publicite-francaise.tumblr.com)

Visseaux-Vissolux, l'éclairage moderne industriel, Lyon

Visseaux-Vissolux, l'éclairage moderne industriel, Lyon

Papier à cigarettes Le Lapin. Papier duc extra supérieur. Paris. Lyon. Anvers, 1890

Papier à cigarettes Le Lapin. Papier duc extra supérieur. Paris. Lyon. Anvers, 1890

Cuisinière à gaz Brachet-Richard, 1952

Cuisinière à gaz Brachet-Richard, 1952

Charentaise Semelflex, 1950 (ce n'est pas Lyon, mais pas si loin, Pont-de-Chéruy)

Charentaise Semelflex, 1950 (ce n'est pas Lyon, mais pas si loin, Pont-de-Chéruy)

"A partir du 9 novembre, l'Express de Lyon publiera, les Deux berceaux par Emile Richebourg, 1890" - Lithographie F. Appel, 12 rue du Delta, maison à Lyon, 6 place des Terreaux

"A partir du 9 novembre, l'Express de Lyon publiera, les Deux berceaux par Emile Richebourg, 1890" - Lithographie F. Appel, 12 rue du Delta, maison à Lyon, 6 place des Terreaux

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Au Fort de Feyzin

Publié le par Oxymore

Lors d'un court passage à Feyzin, fin septembre dernier, j'ai eu l'occasion de faire un petit tour au Fort de Feyzin, et j'ai fait quelques photos...

Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Au Fort de FeyzinAu Fort de Feyzin
Au Fort de Feyzin
Jeunes écuyères au centre équestre

Jeunes écuyères au centre équestre

Stèle romaine exposée dans le hall d'entrée de la médiathèque

Stèle romaine exposée dans le hall d'entrée de la médiathèque

J'ai aussi photographié la fresque de l'Europe (Jean Boachon, Liliane Roux, Pierre Vireton) dans l'Allée des Marronniers. Un petit coup de peinture avant qu'elle ne disparaisse?

Aujourd'hui...

Aujourd'hui...

... et à l'origine...

... et à l'origine...

Le Fort de Feyzin se trouve rue du Dr Jean Long ; il est ouvert au public tous les jours: sentiers, parcours de santé, base de loisirs (salle multisports, centre équestre), espaces séminaires, manifestations culturelles...

          www.lefortdefeyzin.fr

          www.ville-feyzin.fr

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Le "bio"

Publié le par Oxymore

De nos jours, le « bio » a une place de plus en plus importante dans notre vie de tous les jours. L’agriculture biologique s’est développée au gré d’une demande croissante, avec des consommateurs de plus en plus attentifs à ce qu’ils mangent. De nombreux livres, revues, sites internet sont maintenant spécialisés pour nous informer sur la nécessité de mieux nous alimenter, avec essentiellement le refus des pesticides dans l’agriculture : menaces sur la santé de l’homme (infertilité pour les femmes, leucémies, maladies de Parkinson, cancers…), pollution des rivières (100 % des rivières testées en France), disparition des abeilles (près de 500 000 colonies en 5 ans en France)…

Le "bio"

On veut privilégier aussi le « local », pour limiter les « kilomètres alimentaires ». Et puis, on a aujourd’hui des légumes et des fruits presque toute l’année.

Le "bio"

Mais, pour repréciser les choses, revoyons ci-dessous les principales productions selon les saisons :

Le "bio"

Oui, mais bon, autrefois on ne parlait pas du « bio », car tout était bio. Quand on cultivait, on utilisait des engrais naturels. Mon père, par exemple, utilisait du fumier pour son jardin. Tout avait du goût. Nous avions des légumes et des fruits nourrissants et délicieux. Et Feyzin était bien doté, car c’était encore dans les années 1960 une commune agricole, avec des nombreuses fermes (nous en parlerons ultérieurement), avec de nombreux agriculteurs (il en reste heureusement quelques-uns).

Ma grand-mère possédait un terrain agricole, qui se trouvait après le lotissement Famina (qui n’existait pas alors) en direction de Solaize, et à la limite de cette commune. Il y avait des arbres fruitiers, et c’est mon père qui faisait pousser avec ardeur et amour de nombreux légumes (il faisait cela en plus du jardin que nous avions à la maison familiale aux Razes, c’était un jardin potager en plus petit).  A cette époque, les saisons nous apportaient vraiment les légumes et fruits qu’elles favorisaient. Je me souviens qu’en juin on cueillait les cerises et en juillet-août les abricots.  Et puis il y avait la vigne ! (d’ailleurs, nous appelions ce terrain agricole « la vigne » ou « la terre ») Une vigne immense qui donnait des hectolitres (mais je ne sais plus combien) de bon vin feyzinois…

Ah, les vendanges ! Pour l’enfant que j’étais, c’était une véritable fête. Les vendanges se faisaient avec un regroupement de paysans feyzinois (et là aussi, je ne me souviens pas desquels…). Il y avait dès septembre tout un cérémonial de préparation. Je demandais toujours à mon père à quelle date les vendanges se feraient, à se demander si les adultes consultaient les oracles pour connaître la date la plus favorable… Et puis le beau jour arrivait enfin, un samedi en général, où tout le monde était mobilisé pour la cueillette (et le tri) du beau raisin (noir et blanc). Les tracteurs, les bennes, les baquets en bois (sortes de demi-tonneaux), tout cela allait bon train et on se ménageait peu de pauses.

Votre serviteur, en 1959, avec le tracteur, et devant les "baquets" de raisin
Votre serviteur, en 1959, avec le tracteur, et devant les "baquets" de raisin

Votre serviteur, en 1959, avec le tracteur, et devant les "baquets" de raisin

Et puis il y avait l’après, la mise en pressoir qui était aussi la cuve, et bien sûr le grand repas une fois que tout était terminé (beaucoup de travail à la maison !). Et c’était en général juste avant la rentrée des classes, qui était fixée au 1er octobre !

Et tout cela était bel et bon.

« Mais ils sont arrivés » (*), les engrais chimiques, les pesticides, les OGM et consorts…

(*) Jacques Brel, Les Singes

Le "bio"
Le "bio"
Le "bio"

Tout autre chose, je vous avais écrit prédemment que Dominique m'avait envoyé ses dernières trouvailles, des en-têtes professionnels de Feyzin. Je vous les livre ci-dessous :

Le "bio"
Le "bio"
Le "bio"
Le "bio"
Le "bio"
Le "bio"
Le "bio"
Le "bio"
Le "bio"
1972

1972

1974

1974

Ces petits documents sont des témoins d'un passé révolu, d'artisans et de commerçants de Feyzin, dans les années 1960-1970.
Remerciements à Dominique Bailly pour ces envois.

Voir aussi sur le même thème articles publiés dans ce blog les 17 août 2009 et 7 avril 2022

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Anecdotes révolutionnaires

Publié le par Oxymore

Dominique, spécialiste de l'histoire de Feyzin, m'a envoyé un curieux et amusant document sur ce qui se passait durant les premières années de la Révolution ; Dominique m'écrit que "ces anecdotes révolutionnaires nous font connaître quelques bribes de l'ambiance qui devait régner à l'époque dans le village de Feyzin autour des questions de religion..."

Une prêtresse feyzinoise !?!

Il semblerait qu’une « émule » de la papesse Jeanne ait officié en terre  « fézinoise »  lors de la période révolutionnaire. L’« affaire » monta d’ailleurs jusqu’à la capitale et fut rapportée par le courrier des 133 départements dans son numéro 19 du vendredi 4 avril 1792.

 L’article, rédigé par le citoyen Antoine J. Gorsas, de Paris, nous éclaire sur cette histoire bien singulière :

« Et les réfractaires ont aussi leurs vieilles Sybille (1) ! Une de ces anti-vestales (2) tient son magasin de reliques dans le village de Fézin, qu’on peut appeler l’antre de Trophonius (3). Elle dessert une petite chapelle, dont un réfractaire acquitte le loyer. Il lui a fait présent d’un petit bon Dieu, de chandeliers, de burettes et même d’un calice. Le saint homme lui a dit qu’il valoit beaucoup mieux pour son salut qu’elle chantât l’office elle-même, que d’entendre la messe d’un intrus, que toutes les fois qu’il le pourroit, il iroit la consoler et la prémunir contre les embuches du démon, que sous peu elle seroit récompensée sur terre de son zèle, et que le saint esprit viendroit la visiter de tems en tems. L’honneur de recevoir la visite du Paraclet (4) a fait une telle impression sur la bonne femme, qu’elle met tout en usage pour les mériter. Elle espère redevenir vierge à la première visite spirituelle. On la voit dire la messe tous les jours, et rendre des oracles. Elle a déjà prédit un grand événement qui doit amener la ruine des profanes et réduire en cendres un des plus beaux royaumes de l’univers ».

Deux candidats peuvent postuler pour le rôle du réfractaire si l’on se réfère à l’ouvrage «La persécution religieuse dans le département de l’Isère » d ‘A. M. de Franclieu, 1905 : Guichardot, curé &  M. Fiard, vicaire.

Le mieux placé étant le sieur Pierre-Marie Guichardot, curé réfractaire de Feyzin, accusé d’avoir fait des prêches séditieux. Faits rapportés dans le journal patriotique de Grenoble du 26 avril 1791, soit une année avant l’affaire de la prêtresse :

Vienne « On me mande depuis cette ville que le sieur Guichardot, curé de Feyzin, canton de Saint-Priest, annonça publiquement à son prône du dimanche 27 mars dernier (1791), qu’il alloit lire l’instruction de l’Assemblée nationale, décrétée le 21 janvier 1791, acceptée par le roi le 26 du même mois, sur la constitution civile du clergé, et cependant qu’il feroit des réflexions pour en détruire l’effet. Au lieu de faire lecture de cette instruction, comme il l’avoit promis, il lut un ouvrage pour la réfuter ; et s’adressant à ses paroissiens assemblés : « Voyez, leur disoit-il, les faussetés et les mensonges de l’Assemblée nationale : elle veut vous induire en erreur, vous conduire au schisme ; les évêques, les curés qui seront élus par le peuple, et généralement tous les prêtres qui suivront le décret de l’Assemblée nationale, ne pourront faire ni baptème, ni mariage, ni administrer un sacrement ; ils seront tous schismatiques et damnés. Ce décret est contraire à la religion ; l’Assemblée nationale vous abuse, elle cherche à vous faire perdre la religion, etc. ». Vainement le maire de Feyzin (Jean Rivière) invita le curé à lire le décret qu’il lui avoit confié : il persista au discours et à la lecture qu’il avoit entrepris. Le 27 septembre précédent (1790), le même curé, dans son prône avoit cherché à détourner les gardes nationales de Feyzin, d’assister à un service qui devoit se faire en la paroisse de Corbas, pour leurs frères d’armes tués à Nancy, en leur disant, « qu’ils alloient prier pour des étrangers dont la plupart étoit à damner ou peut-être damnés, etc. ». Sur la dénonciation de ces prédications séditieuses à l’accusateur public, plainte, information composée de 25 témoins, ledit Guichardot a été décrété de prise-de-corps par le tribunal du district de Vienne, le cinq du présent mois d’avril (1791). Le procès à l’extraordinaire, qui en sera la suite, pourra servir de frein aux prédicateurs séditieux qui voudroient imiter le curé de Feyzin. »

Après diverses vicissitudes, nous retrouverons messire Guichardot curé à Thizy en 1806, suite au rétablissement du culte catholique par Napoléon.

Le second candidat est le vicaire Fiard, qui lui avait succédé jusqu’en mai 1791.

Quant à l’intrus venu dire la messe, là aussi deux candidats :

Louis Mary, curé provisoire de Feyzin à partir de juin 1791, décéda en septembre 1791 âgé de 25 ans. Il fut inhumé dans le cimetière de Feyzin.

Joseph Batty, vicaire à Feyzin à partir de juin 1791, se retrouva le seul desservant de la paroisse suite au décès du curé provisoire. C’est lui qui remit au maire les registres paroissiaux  en décembre 1792. En 1794, il ne célébrait plus le culte et se retrouvait qualifié de citoyen cultivateur. En janvier 1795, il officia comme secrétaire greffier d’un procès verbal d’assemblée de la communauté de Feyzin. Il était apprécié pour son zèle : « Ex curé de Soleyse, résidant à Feyzin, bien connu pour son civisme et sa soumission aux lois, félicité pour sa conduite par la municipalité lors de la perquisition de la sacristie le 21 février 1794 ». Il semble disparaître du paysage feyzinois début 1796.

Par contre, aucune piste sur l’identité de la prêtresse ni sur la localisation de sa chapelle…

Notes :

  1. Sybille : prophétesse qui fait œuvre de divination
  2. vestale : prêtresse & femme très chaste
  3. célèbre oracle qui officiait dans une grotte
  4. en théologie, nom donné au saint esprit

Je remercie Dominique, qui m'a aussi envoyé ses dernières trouvailles, à savoir de en-têtes professionnels de commerçants et artisans feyzinois d'autrefois, dont je parlerai prochainement...

Anecdotes révolutionnaires

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Récapitulatif des articles de ce blog

Publié le par Oxymore

Voici ci-dessous les titres de tous les articles de ce blog, depuis sa création jusqu'à ce jour :

28/11/2008 Bienvenue
29/11/2008 Allez, un petit cours d'histoire
02/12/2008 Ce qui reste du passé
04/12/2008 Fin du 19e
05/12/2008 Le blason
06/12/2008 Panorama en 1950
08/12/2008 Du côté de l'ancienne église
09/12/2008 Evocation historique
11/12/2008 La gare : en guise d'introduction
12/12/2008 La gare
14/12/2008 Moins solitaire
15/12/2008 Le quartier des Razes
18/12/2008 Pendant les travaux, le blog continue
21/12/2008 La RN7
22/12/2008 Le prophète Aliboron
22/12/2008 Surfez sur internet
24/12/2008 La RN7
26/12/2008 L'allée des Marronniers
31/12/2008 Meilleurs vœux
01/01/2009 Le Cercle
04/01/2009 La chanson
06/01/2009 L'industrie : introduction
09/01/2009 L'industrie 
10/01/2009 Allez les gones
12/01/2009 La carte postale CIM
14/01/2009 Histoire de Feyzin : précisions
17/01/2009 Ma mémée des Razes
18/01/2009 Archéologie
20/01/2009 Retour au Cercle
22/01/2009 Le fort
26/01/2009 Le fort, suite
28/01/2009 La gravière
30/01/2009 La poterie
01/02/2009 Le Rhône, fleuve-roi
04/02/2009 Le chantier de la plaine
08/02/2009 Feyzin, décennie 1960-70
19/02/2009 4 janvier 1966 : la catastrophe de Feyzin
04/03/2009 Comice agricole en 1978
06/03/2009 Ecrivez-moi
09/03/2009 Retour au cercle
20/03/2009 Le comice agricole en 1979
24/03/2009 Feyzin 1960-65, quartiers et manifestations 1
26/03/2009 Feyzin 1960-65, quartiers et manifestations 2
28/03/2009 Feyzin 1960-65, quartiers et manifestations 3
30/03/2009 Pin's
31/03/2009 Feyzin quartiers et manifestations 4
02/04/2009 Feyzin quartiers et manifestations 5
05/04/2009 Feyzin quartiers et manifestations 6
10/04/2009 Feyzin quartiers et manifestations 7
10/04/2009 Encore les pin's
14/04/2009 La raffinerie
24/04/2009 Jumelage Feyzin - Barton
30/04/2009 Les cartes postales anciennes, la quartier de l'église
05/05/2009 Les cartes postales anciennes (suite)
17/05/2009 Le patronage laïque communal
21/05/2009 Le centre aéré de 1977
26/05/2009 Après les cartes postales, les enveloppes
04/06/2009 Après les cartes postales, les cartes
09/06/2009 Flammes postales
17/06/2009 Les bords du Rhône
02/07/2009 Le voyage à Marseille
15/08/2009 Vacances à Feyzin
17/08/2009 Artisans et commerçants à Feyzin
24/08/2009 Patrimoine
29/08/2009 Le Mas des Razes (1)
05/09/2009 Le Mas des razes (2)
10/09/2009 Le Mas des Razes (3)
14/10/2009 Bientôt un an
24/10/2009 Les croix à Feyzin
01/12/2009 Années 1950-60, objets
17/12/2009 Recette
20/12/2009 Le château de l'Ile
30/12/2009 Le FCBE
01/01/2010 Au nouvel an
03/01/2010 Les chèvres de Mme Gauchon, les serpents
05/01/2010 Le 4 janvier 1966
08/01/2010 Quartiers : un peu d'histoire
10/01/2010 Quartiers : La Tour, Beauregard
13/01/2010 Quartiers : Le Fort
15/01/2010 Quartiers : La Bégude, la RN 7
19/01/2010 Quartiers : Le Plateau, le Carré Brûlé
25/01/2010 Quartiers : Les Razes
28/01/2010 Quartiers : Le Rhône
01/02/2010 Diaporama : Feyzin d'autrefois
06/02/2010 Feyzin, quartiers, passé
14/02/2010 Le charivari
08/04/2010 Reprise
13/04/2010 Au patrimoine de Feyzin
28/04/2010 Avant la Maison du Patrimoine
07/05/2010 Enfin, la Maison du Patrimoine
18/06/2010 Le 150e anniversaire de la gare de Feyzin
09/07/2010 Faisons un parallèle
28/08/2010 Artistes à Feyzin
21/09/2010 Le château de la Bégude
16/10/2010 La batteuse et les vendanges
21/10/2010 "Mousse"
29/10/2010 Les Pirates
01/11/2010 La couleur des saisons
15/11/2010 Les cochons mouraient à l'aube
27/11/2010 Le blog a deux ans
06/12/2010 Les Transalpins
   
21/01/2011 Les Vanniers
11/02/2011 De tout… un peu
31/03/2011 Le "Süêl"
03/06/2011 Les Ardéchois de l'été
23/08/2011 Cartes postales : le concours
14/09/2011 Le château de la Bégude
02/10/2011 Balade dans le bois du Fort
22/10/2011 Une artiste feyzinoise
29/11/2011 Trois ans 
20/01/2012 Les bords du Rhône
04/04/2012 Les joutes à Feyzin
26/04/2012 Maquette Fort de Feyzin
25/06/2012 Feyzin et la Résistance
31/10/2012 Feyzin et la Libération
29/11/2012 Le blog a 4 ans
17/12/2012 Le Fort et ses daims (?)
15/01/2013 Promenade à Feyzin
13/02/2013 Le chantier de l'église se termine
31/03/2013 La Bégude de Feyzin
21/04/2013 Poèmes
25/08/2013 Où en est le blog?
01/04/2018 Reprise du blog! Les crues du Rhône
05/04/2018 Concours agricole en septembre 1863
09/04/2018 L'usine Lumière à Feyzin
10/04/2018 Les vœux en patois!
12/04/2018 Le patois de Feyzin
13/04/2018 Artistes et Feyzin
15/04/2018 Hommage à Georges Saunier
16/04/2018 "Sur la route"
17/04/2018 Dernier article du blog "Feyzin. autrefois"
18/04/2018 Feyzin, 1854
23/04/2018 Le château de l'Ile (compléments)
26/04/2018 Contacter le webmaster
03/05/2018 Une promenade dans le Feyzin des années 1990
08/05/2018 Excursion 1881
10/05/2018 Des données techniques sur la catastrophe de Feyzin
20/05/2018 La gare de Feyzin vue par les photographes
05/06/2018 La fête nationale, le feuilleton de l'été 1892!
18/06/2018 Feyzin le bas
06/07/2018 Championnats de France de joutes 1933
12/08/2018 Catastrophe de Feyzin
24/10/2018 Parenthèse langagière
26/11/2018 Centenaire de l'Armistice du 11 novembre 1918
27/11/2018 Le blog a 10 ans
04/12/2018 La piscine
08/12/2018 Vieux papiers
29/12/2018 Le foot
06/03/2019 Aspirine et Vanilline
10/03/2019 C.L. "collectionneur d'histoires"
24/03/2019 Feyzin et la Grande Guerre
21/04/2019 Des envois
22/04/2019 Message à propos de Hurlevent
05/05/2019 Nino Vallin, les roses
28/09/2019 Feyzin, un peu d'histoire
28/10/2019 Les décizes
29/10/2019 Les commerces d'autrefois aux Razes
21/11/2019 Quelques documents
22/11/2019 Encore quelques documents
24/12/2019 Feyzin jeunesse
26/01/2020 Le parler lyonnais
22/02/2020 Quelques documents (suite)
22/03/2020 Des noms!
12/04/2020 Lyon (près de Feyzin)
13/04/2020 Lyon encore
21/05/2020 En juin 1904
01/04/2020 Retour sur le FCBE
08/06/2020 Trouvailles
08/06/2020 Photo d'archive
09/06/2020 Championnats de France de joutes (1933)
23/08/2020 Incendies (et autres catastrophes)
11/11/2020 Portrait : Huguette Rivers
21/11/2020 Retour à Feyzin
27/12/2020 Numériser
28/12/2020 Annuaire de Feyzin (1901)
31/01/2021 D'aujourd'hui et d'hier
23/02/2021 Les Feyzinois dans le journal
24/02/2021 Forts de l'Est lyonnais
02/03/2021 Souvenirs du Cercle
03/03/2021 La chasse aux trésors
03/04/2021 Les Minguettes
08/04/2021 Gourmandises
29/04/2021 Les trésors de Marie-Paule
24/06/2021 (Petit) éloge de la photographie
21/10/2021 J'ai retrouvé la Gravière!
17/11/2021 "Feyzin la belle"
25/01/2022 Réclames lyonnaises
17/02/2022 Langage
20/02/2022 L'ancienne église de Feyzin
18/03/2022 Réclames lyonnaises, suite - Teppaz
27/03/2022 A l'école!
30/03/2022 Feyzin aérien
03/04/2022 Le Cercle de Feyzin, quelques photos
07/04/2022 Artisans et commerçants, année 1960-70
20/04/2022 Et revoilà les cartes postales anciennes
22/04/2022 A l'école (2)
01/05/2022 1936, grèves à Lumière
04/05/2022 Une revue du travail de la Maison du Patrimoine
03/05/2022 La chasse aux aripes
12/05/2022 A l'école (3)
16/05/2022 Un long mandat de maire
29/07/2022 Nouvelles "réclames" lyonnaises
08/12/2022 Premiers frimas
10/12/2022 Les Feisignans
10/12/2022 Réclames lyonnaise (suite)
02/01/2023 Nouvel An
27/04/2023 Les origines du nom de Feyzin
23/05/2023 Fonds Chaponay des Archives départementales du Rhône
31/05/2023 Photo de mariage
03/06/2023 Encore une photo-mystère
05/06/2023 Encore des photos

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Encore des photos

Publié le par Oxymore

En consultant mes archives, dans lesquelles je classe des documents utiles pour ce blog, je retrouve quelques photos qui m'avaient été envoyées par C.L.

Ce sont des photos qu'il a dû trouver en chinant (brocantes, marché aux puces) ; mais comme souvent, il les transmet sans commentaires, et on se demande alors de quoi, de qui il s'agit.

Donc le jeu de noms à retrouver est ouvert !

Encore des photos

Là, je pense reconnaître quelques Feyzinois, mais je ne suis pas sûr, donc je m'abstiens. La date ? Peut-être les années 1960. Et de quoi s'agit-il ?

Encore des photos

Ici, sans conteste, nous sommes devant la gare de Feyzin ; on voit la descente de la fameuse passerelle du chemin de fer (côté est), qui fut démolie en août 1968, à l'occasion du projet d'aménagement de la gare de triage de Feyzin-Solaize (voir dans ce blog article du 12 décembre 2008). Mais qui sont ces gens et en quelle année?

Encore des photos
Encore des photos

Alors là, je sais. puisque ça me concerne !

C'était en 1958 ou 1959, ces jeunes footeux sont au stade de l'allée du Rhône.

Pour le seconde photo, je suis en bas à droite (quatrième en partant de la droite) ; quand aux autres, si je n'ai pas gardé de souvenir impérissable de ce passage au F.C.B.E. (*),  j'ai bien sûr demandé à Marie-Paule de m'aider, au jeu des noms.

A ma droite, mon pote Jean-Pierre Charmettan, tout sourire ! "A l'extrême-droite, en bas il se peut que ce soit Pierre Delmas (Caillou de son surnom), mais sans certitude" me dit Marie-Paule ; et elle poursuit : "Sur la rangée du haut, deuxième en partant de la gauche, Yvon Reynaud (Vonvon), et deux gamins après, ça ressemble à la fratrie Sanchez, mais lequel, Julien ? Philippe ? Toujours sur la rangée du haut, celui qui dépasse tout le monde, c'est le grand Chanal (désolée, je crois que je n'ai jamais connu son prénom)."

Et, comme moi, Marie-Paule connaît les autres visages pour les avoir vus, mais ne peut mettre un nom dessus.

En revanche, je sais qu'il s'agissait de l'entraînement de foot auquel mon père, grand passionné de football, m'avait inscrit, je ne dirai pas "de force", ce serait excessif ; mais moi je n'étais pas inconditionnel de foot, au grand désespoir de mon père ; et malgré mes efforts (pas surhumains, ce serait encore excessif) pour jouer (mal) avec mes coéquipiers, je mis un terme définitif à ma prestation footballistique quelques semaines plus tard...

Je peux dire que mon père m'avait alors fait la gueule pendant un temps.

« Monieur Spitzweg aime le foot. Il a joué, en poussins, en minimes, dans l’équipe de Kinzheim, à la place il est vrai peu spectaculaire d’arrière latéral – disons que ses dispositions techniques ne lui permettaient pas d’envisager un rôle plus créatif, mais il était dur sur l’homme, et teigneux à la garde de son ailier. » (Philippe Delerm, 'Il avait plu tout le dimanche')

(*) Feyzin Club Belle Etoile (voir articles dans ce blog)

 

Encore des photos

Restons au F.C.B.E. Une autre photo, non datée, où j'ai reconnu mon cousin Dédé (et peut-être un Sublet, mais lequel ?)

Comment disait C.L., je suis sûr que vous allez m'aider !

Remerciements : C.L. pour les photos, Marie-Paule Boria pour les "noms"

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